L’agriculture a contribué à 40% au produit intérieur brut (Pib) du Mali. Mais, plus de la moitié des agriculteurs vit sous le seuil de pauvreté. Pourtant, depuis plusieurs années, programmes et projets s’alignent en faveur des producteurs agricoles justement pour améliorer leurs conditions de vie. Mais que nenni ! Comment cela peut-il s’expliquer ?
Au Mali, le secteur agricole emploie près de 65% de la population, fournit plus de 40% de la richesse nationale et génère 15% des recettes d’exploitation. Malheureusement, la pauvreté sévit en milieu rural où plus de 73% de la population se trouve sous le seuil de la pauvreté selon les statistiques. Selon la FAO le taux de pauvreté des paysans maliens est passé de 61,7% en 2006 à 53,5% en 2017, soit une baisse de 8,2%. Des données qui contrastent avec les chiffres obtenus d’autres sources.
Lire aussi : bamada.net/agriculture-au-mali-les-paysans-recoivent-des-dons-de-materiels
D’après les estimations de l’Institut National de la Statistique (INSAT), la proportion des individus pouvant être considérés comme pauvres en 2015 était d’environ 55% au niveau national, soit une personne sur deux. Si l’on considère seulement la population urbaine du pays, on note qu’un tiers de la population est pauvre contre deux-tiers de la population rurale.
Il ressort que l’incidence de pauvreté est d’environ 73% parmi la population dont les chefs de ménages sont des agriculteurs. Contre 28% dans la population dont les chefs sont des salariés du secteur public, et 49% dans celle dont les chefs sont des salariés du secteur privé. Cette précarité s’observe dans l’habitat indécent, l’alimentation peu fournie et peu diversifiée, la faible capacité d’accès aux soins primaires, les difficultés pour payer l’instruction des enfants, etc.
Lire aussi : bamada.net/distribution-par-systeme-electronique-des-engrais-aux-paysans-e-voucher-une-introduction-prematuree
Par exemple, seulement 35% de la population rurale a accès à l’eau potable, contre 60% à Bamako et 48% dans les autres milieux urbains. Par rapport à la pratique de l‘hygiène, 70% de la population rurale continue à utiliser la nature comme lieu d’aisance, contre moins de 5% à Bamako et 29% dans les autres milieux urbains. Concernant l’électricité, seulement 16% de la population rurale y a accès, contre plus de 90% pour la population de Bamako et 77% pour les autres populations urbaines.
Autant de statistiques qui relatent, les conditions de vie des paysans, ces Maliens qui sont nuit et jour, sous le soleil et la pluie pour nourrir plus des 20 millions de bouches. Pourtant, ni les projets ni les financements ne manquent pour ,dit-on, sortir le paysan de la précarité.
Assi de Diapé
Source: Le Point du Mali