Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita est présent à Pau en France dans le cadre du sommet du G5 Sahel qui se tiendra en présence du Président français, Emmanuel Macron. Les engagements des chefs d’Etat sont connus d’avance.
Ibrahim Boubacar Keita, le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le Président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, le Président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani et le président de la République du Tchad, Idriss Deby sont les hôtes du président Macron cet après midi au château de Pau.
La réunion du sommet du G5 Sahel débutera à 16h30, et traitera de la situation actuelle au Sahel.
La rencontre de Pau n’est qu’une simple retrouvaille dans la mesure où Macron n’aura plus à demander à nos chefs d’Etat de clarifier leurs positions face à la présence française. En effet, la visite d’Emmanuel Macron à Niamey a été un catalyseur pour certains chefs d’Etat de « clarifier leurs positions » avant même le Sommet.
Au coté de Macron, le Président du Niger, Issoufou Mahamadou a dit à qui veut l’entendre que les forces françaises resteront sur le sol nigérien afin de contrer les terroristes. Pour montrer qu’il est en phase avec Macron, il est allé jusqu’à interdire les manifestations qui étaient prévues le 29 décembre dernier par des organisations de la société civile, pour apporter leur soutien aux forces de défense et de sécurité (FDS) et protester contre la présence des bases militaires étrangères au Niger.
Au Mali, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita, profitant de la présentation des vœux, d’un ton menaçant, a été on ne peut plus clair. « Ceux qui demandent le départ des forces étrangères sont les ennemis des FaMa », a-t-il déclaré. IBK a fait allusion aux associations de la société civile et des partis politiques qui envisageaient d’organiser une manifestation, le 10 janvier 2020, à Bamako. Objectif : exiger le départ des forces étrangères du Mali.
Du coté du Burkina, le président Rock n’est pas contre un maintien des troupes étrangères sur le sol burkinabé. Sa volonté est contre dite par une bonne franche de la population qui réclame le départ des forces étrangères.
Présent au Mali sous pavillon onusien dans le cadre de la Minusma (12 500 militaires au total), le Tchad fait également partie de la Force conjointe G5 Sahel (5 000 hommes au total), mais sa zone d’intervention est théoriquement située plus à l’est, sur la frontière nigéro-tchadienne. Idriss Deby ne ferait pas d’incontinents à ce que les troupes françaises l’épaule dans ses tâches surtout qu’il est prévu le déploiement de plus de 1500 militaires Tchadiens sur la ligne de front au nord du Mali.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Sommet G5 Sahel à Pau est une formalité pour les chefs d’Etat à dire oui et oui au Président français de maintenir ses troupes dans les pays du Sahel.
Djibril Diallo
Source: Arc-En-Ciel