Seul le gouvernement est responsable de la pénurie de gaz sur le marché depuis des mois. Depuis octobre 2018, les opérateurs de gaz butane n’ont pas été payés, ce qui est à l’origine d’une crise de trésorerie. Le groupement des professionnels de gaz domestique réclame plus de 7 milliards de FCFA au gouvernement.
Pour mettre fin à la manipulation de l’information selon laquelle on accuse les opérateurs de gaz d’être à l’origine de la pénurie du produit sur le marché, le président du groupement des professionnels de gaz domestique, Oudiari Diawara a réagi, le jeudi 9 janvier 2020. « Nous ne sommes pas en grève et il n’y a ni de rétention de gaz ou encore moins de d’exportation de gaz dans la sous-région. Car dans la plupart des pays de la sous-région, le gaz est moins cher que le gaz subventionné du Mali. Nous avons été forcés à arrêter le travail. L’Etat doit nous rembourser environ 7 milliards de F CFA pour nous permettre d’approvisionner le pays en gaz. Nous sommes en difficulté pour manque de fonds, d’argent. La pénurie de gaz au Mali a une seule explication. Elle est le résultat du non payement du différentiel de prix que l’Etat doit aux opérateurs gazeux», a précise Oudiari Diawara, gérant de Sodigaz.
L’engagement de l’Etat de subventionner le gaz butane s’inscrit dans la politique de la protection de l’environnement. L’utilisation du gaz butane constitue un moyen palliatif pour soutenir la population et réduire l’utilisation du bois et du charbon. Malheureusement depuis deux ans, le gouvernement du Mali est dans l’incapacité d’honorer son engagement pour payer le différentiel de prix vis-à-vis des importateurs de gaz. Selon les opérateurs de gaz, cet engagement n’est nullement un soutien pour les importateurs, mais pour la population. « Contrairement à ce que certains pensent, l’Etat ne soutient pas les opérateurs gaziers, mais plutôt les populations. Les opérateurs maliens achètent le gaz à Dakar, Abidjan ou ailleurs, puis ils le transportent en payant les taxes. Nous vendons le gaz ici à un prix moyen au profit de la population”, explique M. Diawara. Avant d’ajouter qu’aucun opérateur gazier ne peut augmenter le prix. « Seul l’Etat détermine la structure du prix et qui donne le kilo du gaz à 1004 F CFA dont les six kilo non subventionnés font donc 6025 F CFA. Mais, ces bouteilles de six kilos sont vendues à 3500 F CFA sur la subvention de l’Etat malien qui se propose de rembourser 2 525 F CFA, appelé différentiel de prix ».
Depuis octobre 2018, les opérateurs n’ont pas été payés, ce qui a provoqué une crise de trésorerie. “Nous avons donc arrêté nos activités vers novembre 2019. Avant, nous avons informé le ministre du Commerce de cette décision. Il n’y a pas eu de solutions. Des mandats sont impayés, des factures ne sont pas encore traitées et nos partenaires ne peuvent plus aussi continuer à nous donner en crédit. Nous nous inscrivons en faux contre les rumeurs selon lesquelles nous exportons du gaz dans les pays voisins. C’est faux, car ici on vend 3500 F CFA contrairement chez nos voisins, où le six kilo varie entre 2000 F CFA et 2300 F CFA, selon les pays », regrette M. Diawara.
N.D
Le Prétoire