5.000 soldats français sont toujours déployés au Sahel.
L’arrivée de ces troupes pourrait remettre en cause l’engagement de la France au Mali, où ses militaires combattent les groupes jihadistes depuis huit ans.
Les autorités françaises se sont inquiétées des discussions entre Bamako et la société privée russe Wagner, avertissant qu’un déploiement de ces paramilitaires au Mali pourrait entraîner un retrait des troupes françaises, qui y combattent depuis huit ans les groupes jihadistes.
“C’est absolument inconciliable avec notre présence” et “incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali”, a martelé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Il a souligné que les paramilitaires de Wagner “se sont illustrés dans le passé singulièrement en Syrie, en Centrafrique beaucoup avec des exactions, des prédations, des violations en tous genres (et) ne peuvent pas correspondre à une solution quelconque”.
De source française proche du dossier, la junte au pouvoir à Bamako étudie la possibilité de conclure avec Wagner un contrat sur le déploiement d’un millier de paramilitaires russes au Mali notamment pour former ses forces armées. Les autorités maliennes ont admis que des discussions sont en cours, mais que “rien n’est signé”.
Le groupe Wagner, avec qui Moscou dément tout lien, fournit des services de maintenance d’équipements militaires et de formation mais est également accusé de mercenariat et suspecté d’appartenir à un homme d’affaires proche du Kremlin, Evguéni Prigojine.
Ses hommes sont déjà présents en Afrique: en Libye, on les dit alliés au maréchal Haftar. Des médias occidentaux ont fait état d’une présence au Soudan et ils seraient passés au Mozambique. Et début 2018, l’arrivée d’armes et de dizaines de “conseillers militaires” russes en Centrafrique avait permis à la Russie de faire un spectaculaire retour sur le théâtre africain, agrémenté d’une violente campagne de désinformation anti-française.
L’éventuel recours à Wagner surviendrait alors que la France, qui comptait encore à l’été quelque 5.000 soldats au Sahel, a entamé il y a peu une réduction de son dispositif militaire, tout en ayant l’intention de poursuivre ses opérations de contre-terrorisme mais aussi son appui aux armées locales.
Source : rmc.bfmtv