Organisée par la CEFOM, son partenaire GRDR et le Député Jean Paul LE COQ de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Française, l’événement consistait à écouter les officiels maliens et échanger librement avec un public de qualité, sur un thème vaste et de pertinence avérée : « La paix au Mali, 7 ans après SERVAL, où en sommes-nous ? »
Finalement, de l’avis d’une large majorité de participants, pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître.
D’abord, le défi de la participation, largement relevé. Confidence d’un huissier de l’Assemblée, « cela fait belle lurette que la salle Lamartine n’aura autant fait le plein ».
La qualité de la participation se doit d’être jaugée également à l’aune des personnalités présentes du début à la fin, invitées de la CEFOM et de SEM Toumani Djimé DIALLO, Ambassadeur du Mali en France.
En plus des conférenciers principaux invités et effectivement présents, les Présidents des Commissions des Affaires Étrangères et de La Défense de l’Assemblée Nationale du Mali, les Honorables DIALLO Aissata TOURÉ et Karim KÉÏTA, l’éclat de l’activité était rehaussé par pas moins que le Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Mali, SEM Tiebile DRAMÉ.
Autres personnalités actives et agissantes, le Député Nicolas DE MOULIN, Président du Groupe d’Amitié Mali/France à l’Assemblée Nationale Française, des élus français de divers bords politiques, garantissant ainsi , conformément aux instructions de l’Ambassadeur DIALLO une représentation large et trans partisane, des leaders de la Diaspora, responsables associatifs, dont des Présidents de Coordinations régionales du Mali, des professeurs d’université et autres intellectuels, des femmes, des jeunes, des doyens, en fait rien que du beau monde.
L’autre défi relevé est la qualité de l’organisation. Maîtrise de la mise en place suite à une heureuse collaboration entre la CEFOM, le GRDR et le service de Protocole de l’Ambassade, une modération remarquable de Lamine CAMARA, Secrétaire Général de la CEFOM, un timing scrupuleusement respecté, les conditions requises pour des échanges féconds.
Le clou de la réussite aura également été la qualité des communications et des échanges qui suivront.
Durant l’ouverture officielle, Jean Paul LECOQ a insisté sur d’éventuels non-dits, dessous et aspects moins reluisants de l’action militaire française au Mali depuis SERVAL, cependant que pour Sokona NIAKHATE, Présidente de la CEFOM « la France étant la mère, et le Mali le père », il s’agit de comprendre une situation difficile, pour mieux appréhender les perspectives, dans la culture de la paix et la complémentarité entre les deux pays.
Dans son intervention liminaire l’Ambassadeur DIALLO, ému aux larmes au souvenir du Mali d’hier et d’aujourd’hui, a souhaité « des interventions et des débats sans tabou, mais avec conviction certes, mais aussi sans acrimonie aucune, bien au contraire, dans une courtoisie exquise, dans un respect mutuel, comme il en est de coutume dans ce haut lieu, ce véritable chantre de la démocratie, qui est l’Assemblée Nationale française. »
Les communications de la Conférence ont également été à hauteur de souhait.
DIALLO Aissata TOURÉ a exposé sur le rôle et les acquis de la Commission qu’elle préside, écouter et faire remonter le ressenti des populations, les actions de sensibilisation et de médiation, avant de réfuter toute velléité objective de conflit ethnique et intercommunautaire pouvant conduire à des scènes de massacres hélas perpétrés dans le centre du Mali.
L’Honorable Karim KEÏTA est revenu sur la complexité des enjeux sécuritaires dans une guerre non conventionnelle, les efforts actuels de maîtrise et de montée en puissance de l’armée malienne, soutenue sur le terrain essentiellement par Barkhane.
Le Ministre Tiebile DRAMÉ, fin connaisseur du dossier a été on ne peut plus clair : tout en saluant l’esprit du contradictoire qui a si heureusement caractérisé la Conférence, « l’Opération SERVAL a été salvatrice et libératrice, même si, partageant le sentiment de la majorité Maliens, il était difficile de comprendre pourquoi l’armée française s’est arrêtée aux portes de Kidal ». Confiant dans le processus en cours et à l’accord politique de Mai 2019 qui a contribué à une décrispation politique, le dialogue politique inclusif en préparation sera une opportunité pour aplanir les difficultés et faire mieux face au large complot terroriste contre le Mali, les problèmes du Centre du pays résultant logiquement de l’occupation du Nord Mali.
Les débats ont été francs, parfois passionnés, comme les interventions du Professeur André Bourgeot sur les réalités actuelles d’un Etat qui n‘est pas présent sur tout le territoire, mais toujours dans les limites de la courtoisie. Policés mais plus ou moins bien argumentés, ils ont porté sur les appréciations divergentes de l’action française au Mali et au Sahel, aux faiblesses maliennes de gouvernance, des contributions éclairantes, notamment celle de l’ancien Ambassadeur de l’Union Européenne en Afrique de l’Ouest, le tout dans une atmosphère de compréhension mutuelle.
La belle synthèse du Président du Groupe d’Amitié Mali / France, Nicolas DEMOULIN mettra tout le monde d’accord : « Français et Maliens ont encore des efforts à faire pour parvenir à cette paix et ce développement tant prôné par les deux peuples. Il faudra de la sécurité certes, mais également de la bonne gouvernance, et une lutte implacable contre la corruption »
En conclusion,« l’exercice a été utile et on devrait multiplier ce genre de rencontres », revenant dans les propos de DIALLO Aissata TOURÉ, Karim KEÏTA et Tiebile DRAMÉ, cela vaut tous les satisfécits.
La CEFOM a gagné son pari, et a certainement compris le message .
Un tel niveau de réussite place la barre dorénavant assez haute. Les pensées sont déjà vers la deuxième étape du programme : la rencontre des collectivités décentralisées que la CEFOM va organiser à Bamako en septembre 2019
Ambassade du Mali en France
Source: Bamada;net