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Pâques dans un monde qui pue la guerre et la mort

Hier à Rome, le pape François a parlé aux Chrétiens, et à l’ensemble de l’humanité, via son message de Pâques, la messe sur le parvis de la basilique Saint- Pierre, et enfin la bénédiction Urbi et Orbi… il espère “les fruits de la paix pour le monde entier”, quand ce même monde tend insensiblement vers le contraire, avec la réémergence de tyrans indifférents aux droits de l’homme et qui se moquent de la démocratie avec la même morgue qu’affichaient Mussolini, Hitler, Staline, Mao et leurs continuateurs. Face au Pape qui prie pour la paix d’autres préparent la guerre et la sèment en toute impunité.

Poutine a inventé l’alternance automatique entre lui et son alter ego Medvedev, il restera au pouvoir jusqu’en 2024 sans doute, ce qui lui donne le temps de jouer les seigneurs de la guerre en Syrie, de faire pression sur les frontières de l’Union Européenne en arrachant manu militarides morceaux d’Ukraine, et de s’imposer aux côtés de l’OLP dans un supposé règlement de la question “palestinienne”.

En Turquie, Erdogan, qui a failli perdre dans les urnes la toute puissance à laquelle il prétend, a suscité un début de guerre civile contre les Kurdes de son propre pays avant de liquider leurs représentations politiques légales. Il a ensuite profité d’un providentiel coup d’État manqué pour engager des purges inimaginables dans tous le pays contre tous ceux qui de près ou de loin, presse, justice, administrations, police, enseignement, forces armées… pouvaient représenter l’ombre d’une opposition. Il occupe militairement la moitié du territoire d’un État membre de l’Union Européenne (Chypre) et en menace d’autres, dont la Grèce, l’Allemagne, voire la France. Il impose un tribut à l’Europe en percevant des milliards d’euros pour l’entretien de “migrants” qu’il se propose de déverser sur le territoire européen, comme il l’a fait ces dernières années. En Syrie, il massacre les populations kurdes en toute impunité, et au-delà, rêve de rétablir par la force un empire ottoman fantasmé. L’Iran qui est soumis à une dictature théocratique, celle des mollahs et de des mafias qu’ils font vivre, monopolisant le commerce et des pans entiers de l’économie, finance la guerre et la mort au Proche- Orient/Moyen-Orient (Iran, Israël, Palestine, Jordanie, Irak, Syrie, Turquie et Liban, Arabie saoudite, Yémen, Oman, Qatar, Bahreïn, Koweït, Égypte). Après avoir digéré l’Irak grâce aux errements de la politique étrangère américaine, implanté une milice armée au coeur du Liban qui en crève, l’Iran s’est attaqué à l’Arabie saoudite en suscitant une guerre civile au Yémen. Dans le même temps l’Iran pousse à la guerre et tente d’encercler Israël depuis le Liban, Gaza, la Syrie… pour rayer de la carte l’État honni des juifs.

Dans ce chaos, les minorités sont méthodiquement détruites, l’épuration ethnique va bon train. Les Kurdes, les Yazidis, les chrétiens d’Orient en général, Coptes en particulier, les Juifs… partout, quand ils n’ont pas eu le temps de fuir vers Israël, les musulmans chiites quand ils sont minoritaires sur les terres sunnites, sous l’égide de Daesh et inversement…

En Chine “Pop”, l’actuel chef de l’État et du Parti Communiste, Xi Jinping, vient de se faire bombarder président à vie, dans son empire les minorités n’ont pas la belle vie, à commencer par les Tibétains dont tout le monde se fout… Comme le Vatican, ils ne peuvent faire la guerre et ne comptent guère de divisions. Son voisin coréen Kim Jong-un, est lui aussi dictateur héréditaire à vie, il vénère la bombe atomique, comme les mollahs fous, les Pakistanais et leurs voisins Indiens qui s’en méfient, le Syriens qui n’ont pas réussi à s’en doter à l’insu d’Israël, l’Arabie Saoudite qui se dit qu’elle pourrait ainsi tenir en respect l’Iran…

Ce monde pue la guerre Monsieur le Pape, et nombreux sont aujourd’hui les seigneurs qui pensent pouvoir en user en toute impunité face aux démocraties qui sont plus impuissantes que jamais. Plus près de chez nous, bien loin de Rome et des massacres du Proche-Orient, une étudiante de 19 ans se fait violer ou agresser sexuellement, à Saint-Denis, en pleine rue, au beau milieu de l’après-midi par quatre mineurs âgés de 12 à 15 ans ! Comme le disait hier Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarcat latin de Jérusalem : “Notre temps est marqué par la mort. Nous la voyons partout autour de nous. La vie semble avoir peu de valeur dans notre entourage…”

Violer une femme c’est aussi, moralement, symboliquement, la tuer. En Afrique le viol est une arme de guerre, à La Réunion, des enfants pensent en user sans complexe.

pleclaire@jir.fr 

Source: clicanoo

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