Après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation par l’ensemble des parties prenantes, la composante 2 du projet le « Mali ma fierté » était au centre d’une conférence débat organisée dimanche à l’hôtel Radisson par la JCI Bamako Etoile, une organisation affiliée à la JCI-MALI.
La conférence qui était animée par le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, portait sur l’explication du contenu de l’accord. Tenue en présence d’une foule de jeunes, la rencontre était retransmise en direct sur toute l’étendue du territoire par 23 radios privées et les réseaux sociaux.
Abdoulaye Diop a expliqué d’entrée de jeu la dimension du processus de paix, l’esprit de l’accord et le contexte dans lequel la médiation a travaillé. Ce processus, a-t-il indiqué, avait pour but d’arrêter le conflit et de créer un environnement parfait pour des discussions destinées à aboutir à un consensus entre toutes les parties en conflit.
Le conférencier a rappelé que le conflit a failli coûter au pays 60% du territoire national. Au plus fort de la crise, a-t-il ajouté, des violations massives des droits de l’homme ont été commises dans les zones sous occupation.
Abdoulaye Diop a rappelé que le processus de paix a débuté avec la signature de l’accord de Ouagadougou le 18 juin 2013, négocié par le gouvernement de la transition pour permettre la tenue de l’élection présidentielle de juillet 2013.
Le nouveau gouvernement issu de ce scrutin devait engager dans les 60 jours un dialogue inter-malien. C’est dans ce contexte qu’ont été organisés les Assises sur le Nord, les Etats généraux de la décentralisation. Les conclusions de ces rencontres ont constitué la base de l’offre que le gouvernement a mise sur la table pour un accord définitif, a souligné le conférencier.
C’est après la visite du président de la République en Algérie, voyage au cours duquel il a demandé au président algérien de s’impliquer pour aider le Mali à ramener la paix sur son territoire, que le processus d’Alger a commencé. Une équipe de médiation internationale a été constituée avec l’Algérie comme chef de file, et comprenant le Burkina, le Niger, le Nigéria, la Mauritanie, le Tchad, l’ONU, l’UA, la CEDEAO, etc. La France et les Etats-Unis se sont joints à ce groupe.
Le processus engagé en juillet 2014, a vu la signature de deux documents importants : la déclaration d’Alger et la plateforme d’Alger. Et dès l’entame, le président de la République a fixé le cap : l’intégrité du territoire, l’indépendance, la souveraineté et le principe laïc et républicain de l’Etat ne sont pas négociables.
Le ministre Diop a signalé que le processus de négociation a impliqué la population à la différence des accords précédents qui ont été directement négociés par le gouvernement et les mouvements. Aucun accord, selon lui, n’a bénéficié d’autant d’implication des citoyens et de médiatisation que cet accord d’Alger. Ce fut une négociation sur la place publique et rien n’a été caché, a assuré le chef de la diplomatie qui a rappelé que l’accord a été obtenu à l’issue d’une négociation complexe et longue de 8 mois avec des groupes armés qui réclamaient l’indépendance. « Ils ont renoncé à l’indépendance. Ils se reconnaissent désormais du Mali et respectent les principes fondamentaux de la République », s’est réjoui Abdoulaye Diop.
Abdoul K. COULIBALY
source : L’ESSOR