Le Premier ministre Modibo KEITA a présidé ce matin à l’Hôtel Salam de Bamako, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de l’Association des Hautes cours de justice francophones (AHJUCAF) sur la situation des mineurs face au terrorisme. Les représentants des hautes juridictions du Sénégal, du Tchad, du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie, de la France et du Mali se rencontrent pour deux jours de discussions sur ce thème important et pour réfléchir sur la situation d’une couche sociale aussi vulnérable que celle des mineurs. Notre pays, frappé de plein fouet depuis 2012 par une occupation terroriste et une série d’attentats terroristes dans ses villes et campagnes, est symbolique de cette lutte pour la sauvegarde de la civilisation humaine.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre Modibo KEITA a rendu un vibrant hommage aux organisations ayant convergé pour donner corps à une telle rencontre à Bamako avec une participation de qualité. « Le sujet est mobilisateur. J’ai noté la configuration et la complexité du phénomène du terrorisme. Vous avez mis l’accent sur le public visé : les jeunes mineurs…le terrorisme ne peut prospérer que quand il y a des cellules dormantes ou vivantes avec les moyens de son financement » a introduit le Chef du Gouvernement. Et Modibo KEITA de poursuivre : « Nous parlons des anges habités par le démon. Il s’agit pour nous de savoir pourquoi ce public cible est tant prisé par les terroristes. Peut-être conviendrait-il de jeter un coup d’œil sur nos systèmes éducatifs, nous interroger à savoir pourquoi le goût du lait devient le goût du sang »
C’est donc une mission d’études et de formation des intervenants locaux en matière de lutte contre l’exploitation des mineurs par le terrorisme que se donnent les séminaristes. Avant le discours d’ouverture du Premier ministre, plusieurs interventions ont marqué la cérémonie.
Le président de la Cour Suprême du Mali, M. Nouhoum TAPILY s’est réjoui de l’arsenal législatif et réglementaire riche du Mali en matière de lutte contre le terrorisme et le blanchiment des capitaux notamment la Loi 2016-008 du 17 mars 2016 portant loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette loi vient enrichir les Loi 08-025 du 23 juillet 2008 portant répression du terrorisme au et 06-066/P-RM du 29 décembre 2006 et la loi N° 10-062/P-RM du 30 décembre 2010.
Selon le président TAPILY, il urge de s’attaquer aux causes du terrorisme dont un des fondements demeure l’irruption de la couche juvénile dans les conflits.
A sa suite, M. Jean Paul JEAN, président de chambre à la Cour de cassation de France et secrétaire général de l’AHJUCAF a rappelé les efforts que mène l’association et ses 50 pays membres dans l’amélioration de la législation et la réglementation en matière de lutte contre l’implication des mineurs dans le terrorisme. Dans la recherche de ces solutions, la priorité sera donnée à l’éducatif et un affrontement du terrorisme avec les armes du droit.
Quant à Michel CARRIE, directeur à la coopération judiciaire et juridique de l’organisation internationale de la francophonie (OIF), il se félicite de cette action salvatrice qui se tient avec le concours de son organisation. Selon lui, les thématiques choisies à ce séminaire reflètent la situation réelle au regard de l’actualité dans le monde.
Source : Primature