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Ousmane Sy : Au fil de ses convictions qui tissent les fils de l’histoire du Mali

“Au fil de mes convictions sur le Mali D’aujourd’hui Et D’hier “, énième publication du Docteur en agronomie, Ousmane Sy, est un pamphlet politique de 326 pages, un miroir historique sur les principales réformes du Mali. En toile de fond se trouve la prégnance des thématiques de la décentralisation, la régionalisation et la sécurité du Mali.

 

Un livre, c’est tant la forme que le fond. Ce nouvel ouvrage du Dr Sy se caractérise dans sa forme : la situation sociopolitique et économique du Mali, d’une part, qui a prévalu sa motivation, d’autre part, son fond, plus distinctement l’histoire chronologique des réformes du Mali. Qui de mieux pour en faire la dispute intellectuelle que celui qui a conduit la principale, la décentralisation. L’enfant de Bandiagara n’est-il pas collégialement nommé par ses pairs et les nouvelles générations, le père de la décentralisation du Mali ? Dans cet ouvrage, ses convictions se dévoilent telle une métaphore filée qui tisse les fils de l’histoire institutionnelle de notre pays.

Pourquoi lire Ousmane Sy ?

L’ancien Ministre de l’Administration territoriale et des collectivités décentralisées se fait remarquer dès le début de son engagement comme un prêcheur orthodoxe, à convaincre, influencer, notamment par la transmission (à l’université de Ségou, l’ENA et autres foras), sur ses thèmes qui lui sont chers. La couleur de son engagement est déclinée subséquemment à la préface écrite par son ami le Professeur Amadou Tidiani Traoré. Implantant avec précision l’encre des valeurs de l’auteur. Parmi ses pairs, il sera de ceux qui marqueront la République au fer rouge par leur posture intellectuelle et leur constance dans les idées portées et défendues. Son préfacier clame les vertus de l’intellectuel, d’un vrai intellectuel au vrai sens du terme. Issu des clandestinités politiques sous l’ère Moussa Traoré, Ousmane Sy s’engage très tôt dans la sphère publique malienne, au début avec l’Association des Stagiaires maliens en France (ASMF). Il crée avec ses collègues de la sous-région le réseau intracontinental, ARGA : Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique juste derrière la création du Centre d’Expertise Politique et Institutionnel en Afrique, également membre fondateur de l’institut africain de la gouvernance, IAG, enfin vice-président de l’institut de recherche et débat sur la Gouvernance. Il est nommé Ministre de l’administration territoriale sous le Président Alpha Oumar Konaré et conduira la réforme de la décentralisation dont le processus aboutit à la création de 703 communes une réorganisation territoriale sans précédent en Afrique. Son leadership est sanctionné par le Prix International de la Fondation du Roi Baudoin de Belgique en 2004-2005.

Un chantre avant-gardiste des questions de renouvellement de la coopération pour

 le développement ?

L’avant-propos, telle une toile d’araignée, file la situation socio-politique sécuritaire du Mali de 1991 à nos jours. Un rappel historique qui décèle la volonté ferme de nous faire une piqûre de rappel de la situation du Mali. On ne peut que noter dans ce livre l’avant-gardisme du chantre de la décentralisation au Mali, sur les questions de renouvellement de la coopération pour le développement, ce cri amplifié aujourd’hui, il le confiait déjà au début de son engagement.

L’actuel ouvrage est une compilation de discours et articles qui naît de la collaboration entre l’auteur, son éditeur et l’agence Spirit McCann.Dès le premier texte, on découvre une profonde connaissance du Mali réel et du Mali des institutions, filigrane de ses convictions et de son engagement militant et intellectuel. Autre spasme décelé dont la pensée consiste à renouveler que les mêmes causes induisent les mêmes effets et qu’il faut constamment lire dans les coutures de l’histoire. Ses constats sont ponctués de recommandations, la structure du livre organise son premier regard sur le processus démocratique de notre pays qui se subdivise en deux axes, dans un premier temps, il s’agit de la construction de modèle de démocratie, puis un second temps, la responsabilisation des acteurs locaux, socle d’une paix durable dont les premières actrices sont les communautés à travers les autorités coutumières.

Pourquoi lire ” Au fil de mes convictions sur le Mali D’aujourd’hui Et D’hier ?

Pendant que le Mali actuel travaille à combler les besoins les plus élémentaires : santé, eau potable, électricité, école, recouvrer la paix sur l’ensemble du territoire est une urgence vitale. Le livre est le lieu d’apprendre que le principe de la décentralisation avait été retenu dans la constitution du 22 septembre 1960, la première république qui avait posé les jalons de la réforme, reconduite sous la deuxième et matérialisée sous la troisième. Ce rappel historique symbolise plus qu’un devoir de mémoire, c’est un cas d’honnêteté intellectuelle sous tendant qu’on ne réinvente pas la roue. Ainsi, le concept de refondation devient sa marque presque déposée et en fait la prêche avec raison et proposition. Par conséquent, en page 54 on énumère cinq (5) décisions que le Mali devait prendre. Le propos sur l’accord de paix annote que 90% des recommandations des Etats généraux de la décentralisation suite au forum en 2013 sur les dix ans de la décentralisation, sont prises en compte en 2015, dans le parchemin.

Le Mali passera par la case de la régionalisation effective

L’occurrence de la décentralisation est visible, la même est constatée pour la régionalisation. Il est d’une évidence que la décentralisation servait de matrice à un long processus d’autonomisation des territoires du Mali. Si une conviction est à noter chez Dr Sy, les solutions du Mali se nichent dans la régionalisation. L’aboutissement final de la décentralisation est la régionalisation. Le peul se caractérise par bien de traits, mais surtout par sa probité intellectuelle, (affirmation d’une petite fille de Toucouleur du Fouta Toro), dont Ousmane Sy fait montre, n’épargne pas sa génération, il ne cachera pas son désarroi du consensus à la malienne qui lui  a valu  un manifeste politique, une sorte de tocsin prédicateur des crises répétées depuis 2012. A-t-il été entendu ? Le livre trahit évidemment la promesse personnelle de veiller sur la république, l’homme de sagesse biberonné au lycée Askia au syndicalisme politique à travers les journées civiques et citoyennes comme ses congénères. Selon l’auteur, les questions de la sécurité des territoires du Mali est la clef du processus de refondation. Il se prête d’ailleurs volontiers avec pédagogie aux interpellations dont lui et ses camarades militants pour la démocratie sont soumis sur les réseaux. Parfois violemment. Ils passent sur les grilles ardentes du bilan des trente ans de démocraties. On y lit entre les lignes de l’ouvrage les enseignements des réussites mais surtout des manquements. L’ultime souhait de la paix nationale, acte fondateur d’un Mali nouveau “Mali Kura” passe inévitablement selon Ousmane Sy, vers la fin du livre, par la prise en compte des identités plurielles et métisses des régions, en priorisant les collectivités dans la conduite de leur destiné, puisque, actrices majeures de l’application de l’accord de paix.

L’histoire d’un pays est une chaîne de relais, Ousmane Sy vient de transmettre ses

convictions, ce miroir nôtre, parce que, somme toute citons-le, à juste titre: “Tout d’abord, ces événements marquent pour moi une étape importante dans la longue quête du peuple malien et africain pour plus de libertés, plus de dignité et plus de bonheur. Depuis la période coloniale, des patriotes maliens et africains se sont engagés, avec beaucoup de conviction et une grande détermination, dans la lutte pour sortir les populations de notre pays et de notre continent de la dépendance, de l’oppression et de la misère.” A qui le tour pour ses convictions ?

Dia Yaye Sacko

Source: Aujourd’hui-Mali
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