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Oumar Mariko : la forte tête, les putschistes et les rebelles

Réputé pour son franc-parler, Oumar Mariko est à la fois médecin, militant révolutionnaire et proputschiste. Portrait de l’enfant terrible de la classe politique locale.

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“On reconnaît une vache à sa couleur, mais la couleur de l’homme se trouve dans son ventre.” Il aime bien le citer, ce proverbe bambara, Oumar Mariko. Il y en a un, français celui-là, qui dit : “Il n’y a pas de fumée sans feu.” Il lui va bien aussi. Mariko, éternel opposant jusqu’à l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), en 2013, est à lui seul une chronique acide du Mali de ces trois dernières décennies, un exceptionnel instigateur de coups fourrés, mais aussi une très utile boîte à rumeurs. Des mois, des années même que son nom est placé au coeur des intrigues les plus folles.

Le flot ne s’arrête jamais. En juin dernier, on lui prête la paternité d’une tentative d’assassinat du président, que son parti (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance, Sadi) soutient pourtant. L’histoire est à dormir debout : des sous-officiers se seraient mis en tête d’attaquer la demeure d’IBK. Dans le lot des “comploteurs”, il y a le sergent-chef Amara Sylla, un des gardes du corps de Mariko, qui, le jour J, lui a emprunté sa voiture… “Je n’ai rien à voir avec tout ça”, clame le député.

Le même mois, c’est à l’Assemblée nationale qu’on évoque son nom. Les députés s’interrogent : faut-il lever son immunité ? Impliqué dans une affaire de violences à l’endroit de deux étudiants le 30 avril 2012 (le jour du contre-coup d’État des Bérets rouges), Mariko est inculpé pour “complicité de coups et blessures volontaires”. Selon une source judiciaire, “il n’y a rien dans ce dossier”.

En août, il fait encore la une. Depuis plusieurs mois, la France refuse de lui accorder un visa. “Sur les 147 députés, je suis le seul dans ce cas”, dénonce-t-il. Paris lui fait comprendre que c’est à cause de ses ennuis judiciaires. Mais un diplomate l’admet : “On ne va pas donner un visa à un homme qui passe son temps à critiquer la France.”

Son ONG, Médecins de l’espoir, soigne les pauvres

C’est peu de dire que Mariko critique la France. Avec son langage cru et sa voix forte, il la broie. Quand l’intervention militaire se dessine début 2013 pour contrer l’offensive jihadiste, il fait tout pour s’y opposer. Après la débâcle de l’armée malienne à Kidal, le 21 mai dernier, ce sont ses partisans qui scandent : “À bas la France complice du terrorisme !”

L’ancienne métropole, il l’a eu en horreur dès son enfance passée dans la région de Sikasso, au sud-est de Bamako. Son père, un vétérinaire, avait fait six mois de prison sous la colonisation pour avoir giflé un colon. Au lycée, il se tourne vers les oeuvres marxistes et s’intéresse à l’histoire de son peuple. “Il ne s’agit pas de tout magnifier, dit-il. Il y a des valeurs négatives. Mais les Africains ont une histoire et doivent en être fiers.” Comme sa compatriote, la célèbre altermondialiste Aminata Traoré, avec laquelle il chemine depuis des années, Mariko adule Sékou Touré (qu’il a rencontré en 1981, souvenir exquis), s’abreuve des discours de Modibo Keïta et honnit tout ce qui peut s’apparenter à du néocolonialisme…

Source: Jeune Afrique

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