C’est officiel, Yoweri Museveni pourra se présenter pour un nouveau mandat en 2021. Voilà un texte que le chef de l’Etat ougandais n’a pas tardé à promulgué, celui levant la limite d’âge pour être candidat à la présidentielle, fixé jusque-là à 75 ans. Un texte adopté le 20 décembre dernier après des débats houleux au Parlement. Il faut dire que le président ougandais est déjà au pouvoir depuis plus de 31 ans et qu’il venait de passer le cap des 73 ans.
Avant la dernière présidentielle en 2016, cette petite phrase qui a fait rire ou pleurer : « Comment pourrais-je quitter une bananeraie que j’ai plantée et qui commence à donner des fruits ? », avait à l’époque lancé Yoweri Museveni. Le chef de l’Etat ougandais semble en passe de tenir son pari, profiter de sa bananeraie jusqu’au bout, puisqu’il est aujourd’hui libre de se présenter pour un nouveau mandat en 2021. Il aura alors officiellement 77 ans.
C’est justement ce qui a fait grincer des dents, y compris au sein de son parti, le MRN, largement majoritaire à l’Assemblée ; on se souvient des empoignades, des vraies, dans l’hémicycle avec jets de chaises et de poings entre partisans et opposants. Des sondages aussi, qui donnaient jusqu’à 85% des Ougandais contre cette réforme.
A en croire la presse nationale comme internationale, si la réforme est passée, ce serait sans doute et aussi grâce à la très généreuse prime accordée aux députés qui ont voté en faveur de la réforme, 8 000 dollars par tête. Yoweri Museveni a gagné la bataille de la légalité constitutionnelle, mais beaucoup craignent aujourd’hui que les violations des droits de l’homme, les violences, se multiplient. Mzee, comme on surnomme le vieux chef d’Etat, n’a en tout cas pas trop de soucis à se faire du côté de la communauté internationale qui est restée quasi-silencieuse après ce nouveau passage en force.
RFI