«L’Etat ne paie pas de rançon», a martelé François Hollande après avoir accueilli les quatre ex-otages en Syrie sur le tarmac de l’aéroport militaire de Villacoublay, le dimanche 20 avril.
Un discours déjà tenu par ses prédécesseurs à l’Elysée, et qui vise clairement à dissuader les potentiels preneurs d’otages de ravir d’autres ressortissants français dans le monde. Mais selon l’hebdomadaire allemand Focus, la France a versé 18 millions de dollars (13 millions d’euros) pour la libération des quatre journalistes français enlevés en juin 2013 en Syrie et relâchés la semaine dernière.
«Les fonds, convoyés vers Ankara par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ont été versés aux ravisseurs par l’intermédiaire des services secrets turcs», écrit Focus, citant des sources proches de l’Otan à Bruxelles. Selon des experts de l’Otan, l’espionnage français a été informé dès le début de la prise d’otage du lieu de détention des quatre journalistes, mais a renoncé à une intervention armée pour les libérer en raison des combats qui secouent la Syrie, poursuit le magazine.
Le ministère de la Défense dément le versement d’une rançon
La cabinet du ministère de la Défense a tenu à apporter samedi un démenti à ces affirmations. «Le gouvernement dément catégoriquement les informations contenues dans l’hebdomadaire cité et réitère la position de la France sur la question des libérations d’otages telle que Laurent Fabius l’avait rappelée samedi dernier», a affirmé cette source.
Didier François, grand reporter à la radio française Europe 1, et le photographe Edouard Elias avaient été enlevés au nord d’Alep le 6 juin 2013. Nicolas Hénin, reporter à l’hebdomadaire français «Le Point» et Pierre Torrès, photographe indépendant, avaient été enlevés le 22 juin à Raqqa.
Ils ont été retrouvés par une patrouille de l’armée turque dans la nuit du 19 au 20 avril dans le no man’s land de la frontière séparant la Turquie et la Syrie, près de la petite ville turque d’Akçakale (sud-est).
Parisien