Dans la perspective des prochaines élections présidentielles de 2018, la proposition d’une candidature unique de l’opposition est au cœur de la discussion politique. Les personnalités politiques de l’opposition sont entrain de se concerter dans le but de s’unir, afin de réaliser la transition démocratique.
Considérant l’environnement du paysage politique malien, il serait surement difficile de rassembler les dirigeants de partis politiques pour une opposition unifiée, autour d’une charte pour l’alternance. La vulnérabilité de l’opposition réside en son émiettement du fait de sa composition complexe incluant des opposants et des opportunistes courant dans différentes directions. En outre, certains partis auront toujours un pied dans l’opposition, un pied dans le régime en place. Evidemment, plusieurs candidats sont en lice pour représenter l’opposition aux prochaines élections. Tout le monde veut se poser en rassembleur de l’opposition et fédérer autour de soi le maximum de soutiens. Tout le monde s’observe, en évitant de s’attaquer. Mais chacun attend pourtant que l’autre trébuche pour tenter de rafler la mise. Le fait le plus marquant de la présidentielle sera surement l’incapacité de l’opposition à se mettre d’accord pour présenter un seul candidat. La guerre des ego entre les leaders empêchera tout dialogue constructif dans cette opposition ou chacun privilégie d’abord ses propres intérêts.
Cependant, les alliances doivent naitre par la volonté de travailler ensemble pour élargir les perspectives politiques, économiques et sécuritaires dans la manière de donner des solutions aux problèmes maliens. La question est de savoir si les forces politiques qui ont choisi de faire barrage au pouvoir en place peuvent nous montrer qu’elles ne feront plus la politique comme avant. C’est cela d’ailleurs le sens d’une alternance qui apporte une alternative. Or, la majeure partie des dirigeants politiques issus de l’opposition fait partie de cette classe politique qui a dirigé le Mali au cours de ces trois dernières décennies. Ils ont occupé toutes les positions de preneur de décisions dans l’administration publique et politique de notre pays. Depuis ces temps les dirigeants actuels peinent à trouver une issue heureuse à partir de laquelle notre pays pourrait trouver la capacité de chercher des conquêtes en lui-même, de valoriser ses atouts, de défendre ses valeurs, et jouer un rôle de valeur sur la scène internationale. Cette classe politique et les leaders issus en son sein ne pourront jamais faire différemment ce qu’ils ont déjà fait ou défait depuis plus de trente ans. La population mise sous pression par la crise sociale et économique est très frustrée par cette classe politique dans son ensemble. En effet, les mauvaises politiques font sévèrement souffrir le peuple. Les maliens peuvent le témoigner au reste du monde.
Nous doutons fort bien que l’opposition puisse apporter une réponse pour crédibiliser sa démarche. La création d’une force politique d’opposition doit convaincre avec une démarche inédite à suivre, en vue de faire face au régime en place. Elle doit surtout mettre en avant un programme politique unique pour relever les défis de l’heure.
Cheick Boucadry Traoré
La rédaction