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ONU: qui sont les neuf candidats à la succession de Ban Ki-moon?

Le 1er janvier 2017, l’ONU aura un nouveau secrétaire général, qui succédera à Ban Ki-moon. Neuf candidats ont, pour l’instant, présenté leur candidature. Ils sont cinq hommes et quatre femmes. Du 12 au 14 avril, ils se sont succédé à l’Assemblée générale pour présenter leur programme et être auditionnés par les représentants des pays, selon une procédure inédite. La perspective de voir une femme accéder à ce poste, après huit hommes, semble faire son chemin. Une règle tacite de roulement voudrait aussi que le candidat choisi soit issu d’Europe de l’Est. Enfin, la France, membre permanent du Conseil de sécurité, insiste pour que le secrétaire général parle peu ou prou le français. Mais qui sont les candidats à l’élection ?

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Irina Bokova

Diplomate de 63 ans, Irina Bokova est directrice générale de l’Unesco depuis 2009. Elle est devenue la première femme et la première personne d’Europe de l’Est à diriger cette organisation pour l’éducation, la science et la culture. Son mandat est notamment marqué par la destruction, par l’organisation État islamique, de sites religieux, archéologiques et antiques. Des destructions qu’Irina Bokova a qualifiées de « crime contre la culture ».

Militante au Parti socialiste bulgare, elle a été ministre des Affaires étrangères par intérim de son pays pendant près de trois mois de 1996 à 1997. Elle a également été ambassadrice de la Bulgarie en France et à Monaco, puis auprès de l’Unesco.

Devant l’Assemblée générale le 12 avril, Irina Bokova a expliqué qu’il était temps « de donner aux femmes l’opportunité de se développer comme membres égales de la société ». Mais Irina Bokova, dont les origines familiales sont liées à l’élite communiste, a esquivé les questions pièges, comme celle que lui a posée l’ambassadeur ukrainien. Il lui a demandé de se prononcer sur l’annexion de la Crimée par la Russie. Elle a admis ne pas avoir de « solution miracle » sur nombre de dossiers.

Outre le bulgare, elle parle l’anglais, l’espagnol, le français et le russe.

Helen Clark

Première ministre de Nouvelle-Zélande de 1999 à 2008, Helen Clark, 66 ans, a mené pendant son mandat une politique progressiste. Elle a notamment fait preuve d’indépendance face aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à l’Australie, en refusant d’envoyer des troupes en Irak.

Actuellement directrice du Programme des Nations unies pour le développement depuis 2009, ce qui en fait la femme la plus « gradée » de l’ONU, elle a une longue expérience politique, à la fois en Nouvelle-Zélande et aux Nations unies. « Je ne me présente pas parce que je suis une femme, mais parce que je crois être la mieux qualifiée », déclare-t-elle.

Elle est entrée en politique en protestant contre la guerre du Vietnam et en s’opposant aux tournois de rugby dans l’Afrique du Sud sous l’apartheid. Elle entre au Parlement en 1981, avant de devenir Première ministre adjointe en 1989. Elle a dirigé le Parti travailliste de 1993 à 2008.

Natalia Gherman

Vice Première-ministre et ministre des Affaires étrangères et de l’intégration européenne de Moldavie de 2013 à 2016, Natalia Gherman, 47 ans, a également été Première ministre par intérim pendant un peu plus d’un mois.

En 2009, elle est nommée négociatrice en chef pour l’accord d’association entre la Moldavie et l’Union européenne, qui a finalement été signé en 2014. Elle a également participé aux négociations qui ont mené à l’assouplissement du régime des visas des Moldaves voyageant dans les pays de l’Union européenne.

Fille du premier président moldave Mircea Snegur, Natalia Gherman a notamment été ambassadrice dans plusieurs pays : l’Autriche, la Suède, la Norvège et la Finlande.

Antonio Guterres

Lors de son passage le 12 avril devant l’Assemblée générale de l’ONU, Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés de 2005 à 2015, s’est montré particulièrement éloquent sur le dossier des migrants. « La migration doit être une option, pas un acte de désespoir », a-t-il affirmé. Son mandat de Haut Commissaire est marqué par de nombreuses crises de déplacements, avec les conflits en Syrie et en Irak, mais aussi au Soudan du Sud, en République centrafricaine et au Yémen : le nombre de personnes déplacées est passé de 38 millions en 2005 à près de 60 millions en 2015.

Antonio Guterres, 66 ans, jouit d’un grand prestige au Portugal, où il a été Premier ministre de 1995 à 2002. Il a également été secrétaire général du Parti socialiste (PS) de 1992 à 2002 et président de l’Internationale socialiste de 1999 à 2005. Sous son premier mandat de Premier ministre, le Portugal rejoint l’euro, Lisbonne organise l’exposition universelle en 1998 et accueille le siège de la nouvelle Communauté des pays de langue portugaise, créée en 1996. C’est aussi quand il est Premier ministre que le Portugal est choisi pour organiser le championnat d’Europe de football de 2004.

Mais le référendum qu’il a proposé en 1998, sur la décentralisation administrative a été refusé par les citoyens. La population a également voté contre un autre référendum, sur la libéralisation de l’interruption volontaire de grossesse, à laquelle il était opposé à titre personnel. La forte abstention (68 %) et l’absence de campagne du PS et du gouvernement lui ont valu des critiques au sein du parti et des Jeunesses socialistes.

Il parle portugais, français, anglais et espagnol.

Vuk Jeremic

Vuk Jeremic, 40 ans, est le dernier à s’être officiellement porté candidat. Ancien ministre serbe des Affaires étrangères de 2007 à 2012, il attendait pour cela le soutien du gouvernement de son pays. La Serbie ne lui a accordé que le 12 avril, ce qui lui permet d’être auditionné à temps, le 14 avril. Ce soutien est considéré comme une surprise, car de nombreux officiels serbes avaient prévenu Vuk Jeremic qu’il ne devait pas compter sur ce soutien.

Diplômé de Harvard, il a, pendant son mandat de ministre des Affaires étrangères, effectué un lobbying intense contre la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo, voyageant dans plus de trente pays. Un lobbying qui n’était pas du goût des leaders occidentaux, notamment des États-Unis. Finalement, la stratégie de Vuk Jeremic échoue lorsque la Cour internationale de justice reconnaît la légalité de l’indépendance du Kosovo.

Avant d’entrer en politique, Vuk Jeremic a travaillé dans plusieurs institutions financières à la City de Londres, comme la Deutsche Bank. Il a également été président de la Fédération serbe de tennis de 2011 à 2015. Le serbe est sa langue maternelle et il parle couramment anglais.

Srgjan Kerim

Srgjan Kerim, 67 ans, a été ministre des Affaires étrangères de Macédoine de 2000 à 2001. Il a également présidé l’Assemblée générale des Nations unies de 2007 à 2008. En ex-Yougoslavie, il a occupé des postes de ministres, avant de devenir diplomate lorsque la Macédoine est devenue indépendante. Il a notamment été ambassadeur de son pays en Allemagne de 1994 à 2000, ainsi qu’en Suisse et au Liechtenstein de 1995 à 2000.

En parallèle, Srgjan Kerim a également une carrière d’homme d’affaires. Depuis 2012, il est président du conseil d’administration de Media Print Macedonia, qui détient de nombreux quotidiens du pays.

Il parle anglais, allemand, français et italien.

Igor Luksic

Ancien Premier ministre du Monténégro de 2010 à 2012, Igor Luksic est, à 39 ans, le plus jeune des candidats. Quand il est devenu Premier ministre, il était déjà le plus jeune chef de gouvernement du monde.

Il s’est présenté le premier devant l’Assemblée générale le 12 avril, et il était visiblement nerveux. En 2004, il est nommé ministre des Finances, devenant le plus jeune ministre de l’histoire du pays. En 2006, à l’indépendance du pays de la Serbie-et-Monténégro, il est même promu vice-Premier ministre. Il s’attache alors à réformer la fiscalité et à libéraliser le monde des affaires. Il a notamment prôné les privatisations afin de relancer l’emploi.

Sa langue maternelle est le monténégrin. Il parle aussi anglais, français et italien.

Vesna Pusic

Vesna Pusic, 63 ans, a été ministre croate des Affaires étrangères et européennes de 2011 à 2016. Lors de son mandat, la Croatie a intégré l’Union européenne. Elle a également dû gérer la crise des réfugiés, le pays offrant 5 000 places d’accueil dans un camp.

Sociologue de formation, elle a été militante féministe dans les années 1980 en Yougoslavie. Elle est considérée comme une libérale, et est connue pour ses positions en faveur de l’égalité des sexes, des droits des personnes LGBT et de l’intégration européenne. Elle est l’actuelle présidente du Parti populaire croate – Démocrates libéraux.

Elle parle croate, anglais et allemand.

Danilo Turk

Président de la République de Slovénie de 2007 à 2012, Danilo Turk, 64 ans, est notamment connu pour ses positions sur les droits de l’homme et l’égalité. Il est ainsi le fondateur de la Fondation Danilo-Turk, consacrée à la réhabilitation des enfants victimes de conflits armés. Danilo Turk a également travaillé avec Amnesty International dans les années 1980.

Juriste de formation, il est, de 1992 à 2000, ambassadeur de Slovénie à l’ONU. Il a également été membre du Comité des droits de l’homme, un organe de surveillance de l’ONU.

 

Source: RFI

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