Vingt-neuf pays, et parmi eux les Etats-Unis, ont adhéré mercredi à l’ONU aux principes de Kigali. Cette initiative, qui place la protection des civils au cœur du mandat des casques bleus, avait été lancée en mai 2015 au Rwanda. Elle doit permettre d’éviter les crimes de masse alors que l’ONU est en butte à des difficultés pour assurer la protection des populations au Soudan du Sud, en RDC et en République centrafricaine. Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Dix des seize opérations de maintien de la paix de l’ONU en cours dans le monde ont dans leur mandat l’obligation de protéger les civils. Mais trop souvent, des règles d’engagement qui diffèrent selon les nationalités des casques bleus et la nécessité d’appeler les capitales pour obtenir l’autorisation d’utiliser la force n’ont pas permis de protéger efficacement les civils pris en étau dans les conflits.
Vingt-neuf pays, dont le Bangladesh et l’Ethiopie les plus gros contributeurs de troupes avec 8 000 hommes et le Rwanda avec 6 000, s’engagent donc avec la signature de ces principes de Kigali à donner la priorité aux civils et à mener des actions militaires directes contre les groupes armés qui menaceraient des populations. Et cela sans passer par le consentement de leur capitale. Symboliquement, c’est le chef de la diplomatie néerlandaise et l’ambassadeur rwandais aux Nations unies qui ont annoncé cette initiative. Les Pays-Bas ont été jugés responsables de la mort de plus de 300 hommes musulmans lors du massacre de Srebrenica. Et le Rwanda a connu un génocide en 1994 que l’ONU n’a pas pu empêcher.
« Plus jamais ça » ont plaidé les participants alors que les Nations unies rencontrent les plus grandes difficultés à assurer la protection des civils au Soudan du Sud, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo.
Source: RFI