« Tu es coupable », « Je ne suis pas coupable », tel semble le jeu de ping-pong auquel se livrent le groupe de conseillers dénonciateurs et le maire de la commune VI ainsi que ses soutiens. Pour autant, les faits reprochés à l’édile indélicat sautent aux yeux. C’est du moins ce que croient mordicus deux conseillers qui apportent d’autres faits nouveaux dans cette affaire…
C’est à travers une conférence de presse, organisée avant-hier mercredi, que ces nouvelles révélations ont été divulguées par le 4e adjoint au maire, Adama Doumbia, président du parti Union pour un mouvement populaire de changement (Umpc), et Baba Sanou conseiller municipal élu sous la bannière du Rpm. Elle intervient après plusieurs sorties malencontreuses des soutiens de Alou Coulibaly qui tentent, par tous les moyens, d’étouffer par un cynique raccourci les faits répréhensibles reprochés au maire Urd au motif que sa suspension n’est ni plus ni moins qu’un règlement de compte politique.
Elle fait également suite, malgré les preuves qui le confondent, aux nombreuses contestations du maire fautif des faits, qui normalement, devraient le conduire directement en prison, mais dont l’indulgence du Conseil des ministres lui vaut aujourd’hui d’écoper une simple sanction minimale de trois mois de suspension.
Voilà pourquoi les conférenciers, qui estiment que le maire Urd se devait de faire profil bas pour peu de dignité qui lui restait (il a été pris la main dans le sac), se fend, dans les médias, en criant à un complot politique imaginaire créer de toute pièce.
Selon les deux conseillers conférenciers, la sanction infligée au maire Alou Coulibaly est plus que méritée, ce d’autant plus qu’il s’est rendu coupable de violations graves du Code des collectivités ayant constitué des motifs valables au Gouvernement, par le truchement du ministre des collectivités, qui ont conduit à le suspendre de ses fonctions pendant trois mois.
Très remonté contre le fait que le maire se fait passer comme une victime dans cette affaire, alors que par son comportement, il n’a fait que jeter le discrédit sur l’ensemble du conseil communal, le 4e adjoint, Adama Doumbia, a soutenu que le sieur Coulibaly ne devrait s’en prendre qu’à lui-même en usant du faux et usage de faux pour tenter d’établir frauduleusement un visant au nom et pour le compte d’une femme qui n’a pas la qualité d’une conseillère.
« Malgré ce fait incontestable, je suis vraiment surpris que certains esprits malins tentent de faire croire à l’opinion sur les radios que c’était une erreur d’écriture alors que la « fameuse » dame est partie à l’Ambassade avec ce titre de Conseillère avec un badge établi à cet effet », a soutenu le 4e adjoint.
Sur les dispenses de payement de taxe, notamment la TDRL, que le Maire COULIBALY a accordé plusieurs centaines de personnes sans passer par son conseil communal, alors que même le conseil communal n’est pas habilité à donner des dispenses. Les conférenciers ont également divulgué de nouveaux chiffres ahurissants qui dépassent l’entendement, enregistrés sur les traces du maire.
De la révélation faite par le conseiller RPM, si le ministre a avancé le nombre de 234 permis, à la date d’aujourd’hui et suivant les investigations minutieuses effectuées par leurs soins, il s’est avéré que de janvier à décembre 2017, ce sont plus de 3000 exemptions que le maire a accordées à diverses personnes pour un montant de plus de 600 000 000 FCFA.
« Et le chiffre peut être plus élevé que tout cela. C’est pourquoi nous demandons l’envoi d’une inspection sérieuse à la mairie pour constater les dégâts ».
Autres révélations fracassantes des conférenciers : le maire Urd, par sa pratique mafieuse, ne faisait que berner le conseil. Ce, d’autant plus que les 3 000 personnes ne bénéficiaient pas en réalité d’exemption de payement de ces taxes sur les parcelles. Au contraire, avancent les dénonciateurs, le maire prenait de l’argent avec eux, qui au finish, ne tombait jamais dans les caisses de la mairie. D’où, l’indignation des conférenciers qui fustigent ce comportement délictueux du sieur Coulibaly qui fait qu’aujourd’hui la mairie est criblée de plusieurs millions de dettes fournisseurs.
Par Mohamed D. DIAWARA
Info-matin