Bamako – Des jihadistes ont attaqué dans la nuit de mardi à mercredi une localité du centre du Mali proche de la frontière mauritanienne, tuant un civil, deux jours après un assaut meurtrier contre la garnison d’une ville voisine, selon un responsable municipal et une source militaire.
Les islamistes ont pris pour cible la mairie de Djoura, localité située à environ 60 km au sud de Nampala, dont ils avaient attaqué le camp militaire lundi, selon ces sources jointes par l’AFP.
Onze soldats maliens ont été tués dans l’assaut de lundi, selon un nouveau bilan obtenu mercredi de sources municipales et militaires. S’y ajoutent neuf soldats blessés, a-t-on indiqué de source municipale.
Le précédent bilan de l’attaque contre le camp de Nampala était d’au moins huit soldats tués.
Les mêmes islamistes qui ont visé le camp de Nampala ont attaqué dans la nuit de mardi à mercredi Djoura, dans le centre du Mali, à environ 465 km au nord-est de Bamako, a déclaré le responsable joint à la mairie de Djoura.
Ils ont brûlé la mairie de Djoura, puis ils ont fui vers le nord, en direction de la frontière avec la Mauritanie. Sur leur route, à 20 km de Djoura, ils ont tué un civil, a-t-il ajouté.
Ces informations ont été confirmées à l’AFP par une source militaire malienne, selon laquelle il s’agit du même groupe que pour l’attaque de Nampala, située aux portes du vaste nord malien où opèrent divers groupes armés, dont des jihadistes.
Les assaillants sont des islamistes. Ils ont tiré des coups de feu dans la ville de Djoura, incendié la mairie et tué à proximité de la ville un civil, a affirmé cette source militaire.
Nous avons envoyé mercredi un nouveau renfort militaire à Djoura et à Nampala, a-t-elle précisé.
Aucune des sources jointes mercredi par l’AFP n’a précisé l’identité du groupe des assaillants. Mais lundi, quelques heures après l’attaque, l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar avait cité des sources au sein d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) revendiquant l’opération.
Al-Akhbar fait partie des médias privés mauritaniens diffusant régulièrement des communiqués d’Aqmi sans jamais être démentie.
Le nord du Mali est tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Aqmi, qui en ont été chassés en grande partie par l’opération Serval, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France.
Serval a cédé la place en août 2014 à Barkhane, dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne. Depuis juillet 2013, des troupes de plusieurs pays sont déployées au sein de la mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Source: Romandie