Deux ministres ont assisté à la présentation du projet qui réalisera les aménagements devant accueillir les premiers nouveaux villages agricoles
La zone de production de M’Bewani, à l’Office du Niger, sera la première à bénéficier du projet des Nouveaux villages agricoles (NVA) initié par le département de l’Agriculture. Le lancement officiel du projet a eu lieu la semaine dernière sous la présidence du ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, en présence de son collègue de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, et du président directeur général de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly.
L’installation des nouveaux villages agricoles dans le cercle de Niono, en zone M’Bewani de l’Office du Niger, sera faite sur un aménagement de 3300 hectares.
Les deux ministres ont assisté à une séance de moisson et de battage du riz par une moissonneuse-batteuse. La moissonneuse-batteuse et la faucheuse mécanique font partie des équipements agricoles acquis par le Programme d’accroissement à la productivité agricole au Mali (PAPAM) financé par la Banque mondiale. L’utilisation de ces équipements constitue le début de l’accélération de la mécanisation de notre agriculture.
Les NVA se définissent comme un espace géographique abritant des aménagements hydro-agricoles où se déroulent de façon holistique les activités de développement économique touchant tous les sous-secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la foresterie, de l’agro-industrie et des infrastructures socio-économiques de base. Sur cet espace aménagé, il est créé des logements à coûts modérés pour servir de résidences aux nouveaux habitants qui, en priorité, seront des jeunes femmes et hommes en quête d’emplois.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé a assuré que son département ne ménagera aucun effort pour soutenir cette initiative du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, de faire de l’agriculture le moteur de notre croissance économique.
Il a salué l’utilisation des petits équipements qui adoucissent la pénibilité du travail des paysans et s’est engagé à encourager le financement de toute initiative qui apportera de la valeur ajoutée à l’effort au quotidien des paysans, éleveurs, pêcheurs et agro-forestiers.
Le responsable de l’Hôtel des Finances a été davantage convaincu de la nécessité d’apporter des appuis financiers au secteur agricole lorsqu’il a assisté à une séance de pêche de poissons d’une cage flottante au niveau du Point A à Markala.
Dr Boubou Cissé a également fait la découverte du barrage de Markala et des systèmes hydrauliques que cet ouvrage majestueux contribue à faire fonctionner.
Réalité édifiante. Après la visite de terrain, les deux ministres ont rencontré samedi les cadres de l’Office du Niger, dans la salle de conférence de la direction générale à Ségou. Après la projection d’un film documentaire qui retrace en images la réalisation du barrage de Markala et les différentes mutations subies par le géant rizicole, le directeur général adjoint de l’Office du Niger, Tidiane Traoré, a présenté un bilan partiel provisoire de la campagne agricole 2016-2017. De son exposé, il ressort que l’Office du Niger s’attend à une production rizicole de l’ordre de 914.979 tonnes de riz paddy. Mais cette production ne doit pas cacher quelques difficultés au nombre desquelles le manque criard de main d’œuvre locale, le faible niveau d’équipement des paysans, la crise d’eau en début de campagne, la faible dotation budgétaire, les attaques par les nuisibles des plantes (chenilles, rats, oiseaux granivores, etc).
Le ministre Denon a précisé qu’il a voulu ce cadre de concertation avec les travailleurs afin de leur demander de former une équipe soudée susceptible de relever les défis. Il a exhorté les cadres à continuer à édifier une entreprise prospère, viable afin de faire du secteur agricole le moteur de l’économie du pays. « L’Office du Niger doit prendre son envol et être un havre de bonheur pour les paysans, et dont les consommateurs peuvent profiter. Je souhaite que l’Office se porte mieux que ça. Et le projet NVA pourrait contribuer en partie à atteindre cet objectif à condition que la cohésion dans le travail s’installe entre vous », a souhaité le ministre Denon.
Son collègue de l’Economie et des Finances a expliqué que la réalité du terrain est édifiante à plus d’un titre. Il a exhorté les cadres de l’Office à effectuer avec diligence le montage des dossiers qui doivent bénéficier de financements intérieurs et extérieurs afin de permettre à son département de défendre les projets. Il s’est réjoui de l’introduction de la moissonneuse-batteuse qui réduit considérablement le temps travail. Habituellement, 25 hommes moissonnent un hectare en 48 heures.
La moissonneuse-batteuse effectue ce travail en 8 petites heures. « Le secteur agricole est celui qui amènera le Mali vers le développement socio-économique que nous voulons. Mon département l’appuiera », a promis le ministre Cissé. Son collègue Kassoum Denon a insisté sur la promotion de la bonne gouvernance et la réactivité des cadres. « Tout le mérite revient aux producteurs, je les salue et les félicite. Les petits producteurs ne doivent plus avoir faim », a estimé le ministre de l’Agriculture. Avant de promettre de revenir en visite pour la campagne de contre saison pour laquelle il a exhorté à promouvoir plutôt les cultures maraîchères, moins consommatrices d’eau que le riz.
M. C.
Source: essor