Dans le premier communiqué du Conseil des ministres de la nouvelle ère terminale du Général de Division Docteur Abdoulaye Maïga [CM N°2024-47/SGG du mercredi 27 novembre 2024], on nous aura retenu point-phare qui est axé uniquement sur le discours d’orientation à ses ministres du Chef de l’État. Après avoir mis fin aux fonctions de Chef de gouvernement du Dr Choguel Maïga, le lundi 18 novembre 2024, il nomma Abdoulaye Maïga le lendemain, mardi 19 novembre à la Primature.
C’était donc la première rencontre officielle entre lui, la nouvelle équipe et le nouveau chef du gouvernement. À l’ouverture de la session ordinaire, exceptionnellement, le Chef de l’État a présenté ses chaleureuses félicitations et ses vœux de réussite au Premier ministre, Chef du Gouvernement, le Général de Division Abdoulaye Maïga et aux membres du Gouvernement pour la confiance placée en eux en raison de leurs compétences. Assimi Goïta en a profité pour préciser que “la nomination des membres du Gouvernement intervient à un moment où notre pays a engagé des réformes majeures”. Dans sa pensée, conforme à sa vision et ses ambitions, il a donné ses directrices et ses orientations fondamentales pour la noble et avantageuse mission de la nouvelle équipe gouvernementale, qui est de mettre un terme à la Transition. Une exigence de toutes les parties liées à la dégradation de la situation sécuritaire au Mali et ses suites et conséquences fâcheuses observées au Centre et au Nord du pays, à laquelle le docteur Abdoulaye Maïga doit souscrire parfaitement et élégamment. D’où sa mission quasi impossible mais ô combien exaltante comme challenge pour un militaire de son rang accoutumé des missions difficiles. Le jeu en vaut la chandelle, selon Assimi Goïta qui rappelle à son gouvernement que rien qu’“en se fondant sur les attentes légitimes du peuple exprimées au cours des Assises nationales de la Refondation et du Dialogue Inter-maliens…”, le Gouvernement est à même de pouvoir “consolider les acquis et à poursuivre les réformes entamées en accordant une attention particulière à un certain nombre de questions déterminantes pour la réussite de la Transition”.
En allant droit au but, le Chef de l’État comme on le lui reconnaît – à savoir sans langue de bois – a égrené un chapelet de priorités qui sont élémentaires à cerner et prioriser afin de les résoudre le plus diligemment possible. Car les Maliens souffrent de trop attendre que tout revienne à la normale et que cette foutue guerre imposée par une coalition mondiale acharnée et ruée sur nos ressources du sous-sol que veulent se réserver des nations démunies et vieilles au grand bal du pillage organisé. Justement, pour dire STOP à tous ces risques et menaces injustifiées, Assimi Goïta enjoint à son gouvernement de poursuivre les efforts liés à la défense de l’intégrité du territoire et la sécurité des biens et des personnes. Ce qui implique d’intensifier l’équipement en armements et moyens logistiques pour renforcer les Forces armées et de sécurité, contribuer à leur formation et à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Réformes politiques et institutionnelles !
Il lui demande aussi à son gouvernement de concrétiser toutes les réformes politiques et institutionnelles décidées au cours des Assises nationales de la Refondation et pendant le Dialogue Inter-maliens. Dans le même ordre d’idées, il appelle de ses vœux la satisfaction des besoins fondamentaux des populations maliennes en attente de recouvrer enfin une et leur vraie citoyenneté qu’on semble vouloir chahuter et vouer au discrédit à travers la confusion entre Cni-Nina-biométrique Cedeao. Il n’y a pas que ! Assimi a aussi parlé de l’amélioration de la couverture sanitaire à travers l’Amo (assurance maladie obligatoire) et le relèvement des plateaux techniques en soins et prises en charge adéquats et conformes aux normes médicales les plus pratiquées. De l’amélioration du système éducatif à travers la rédemption culturelle et la réappropriation de nos valeurs positives banalisées ou enterrées par tant de siècles de négationnisme de l’être humain de race noire. Un déterminisme social auquel il appelle de ses vœux pour plus de cohésion du tissu social dans l’apaisement des tensions politiques, syndicales, communautaires et surtout entre “civils” et “militaires”, tare sociologique de notre vouloir vivre ensemble.
De ce fait même, le Chef de l’État, a insisté au plan interne, sur la poursuite des actions menées dans le sens de l’amélioration du système éducatif, de l’instauration d’un système de solidarité nationale pour faire de l’inclusion sociale une réalité. Sans oublier la gestion de la problématique de l’emploi, notamment celui des jeunes. Mais aussi, à renforcer les actions visant à inculquer nos valeurs sociétales aux jeunes et cultiver en eux le sentiment patriotique.
Organisation d’élections transparentes…
Au plan international, le Général d’Armée Assimi Goïta, plaide pour un renforcement de notre diplomatie, par la parole militaire qui vaut son pesant d’or et conserve toute sa valeur en ces temps de déficit de bons dirigeants. Tout simplement par l’organisation d’élections transparentes et apaisées, conformément à l’agenda national sur les réformes politiques et institutionnelles, déjà engagées et qui ont abouti à l’adoption d’une nouvelle Constitution et de nombreux autres textes juridiques. À ce titre, les membres du gouvernement sont invités à veiller au renforcement et à la synergie d’action pour défendre nos positions sur la scène internationale ; au raffermissement des relations de coopération avec les partenaires respectueux de notre souveraineté ; à la protection des Maliens établis à l’extérieur ; à la mise en œuvre des initiatives tendant au renforcement de la Confédération des Etats du Sahel. Le Président de la Transition est revenu sur les conditions optimales à créer pour l’organisation d’élections transparentes et apaisées devant mettre un terme à la Transition.
À ce titre, pour aligner le Mali sur la norme des Cours suprêmes fortes et indépendantes, Assimi a demandé à son gouvernement de maintenir la dynamique actuelle dans le secteur de la justice pour lutter efficacement contre la corruption, les atteintes aux biens publics et aux délits et crimes de sang dans beaucoup de contrées du pays encore sous influence djihadiste ou “terro-terro”. Ces réformes au sein de la justice qui tend irrévocablement vers son indépendance et sa souveraineté retrouvée, doivent booster également les réformes politiques et institutionnelles engagées en vue de consolider la démocratie au Mali.
Assimi n’a pas omis les récriminations et lamentations de son peuple si résilient que seul Dieu pourrait l’en récompenser grassement à deux mains pleines. D’où toute la valeur à accorder au concept de “Mali Kura”, dans le but suprême de satisfaire les demandes pressantes, nombreuses attentes et besoins fondamentaux impérieux de la population, dont l’électricité principalement. Car cette “septicémie” provoquée virus dans l’économie nationale par la crise énergétique et ses longues années d’incurie publique pousse déjà le chef du gouvernement à “renforcer les actions dans le domaine économique pour jeter les bases d’un Mali émergent”. On peut citer : la gestion rigoureuse des ressources publiques et le renforcement des contrôles ; le respect du Code de déontologie de l’agent public ; le renforcement du tissu industriel ; le développement des infrastructures énergétiques, des transports et des technologies de l’information et de la communication etc.
Point focal parmi tout, une attention soutenue est à accorder au secteur rural. La pierre d’angle du Mali Kura de demain dont tous les membres du gouvernement ont conscience que sans un dialogue social apaisé et fécond avec tous les partenaires sociaux identifiés, il leur sera difficile de maintenir le Pacte de stabilité sociale et de croissance. Sans la cohésion et à la solidarité dans l’exécution de l’action gouvernementale face aux nombreux défis à relever, ce sera presque une mission impossible.
Dans cette optique, et pour l’atteinte des résultats escomptés, le Président de la Transition a instruit le Premier ministre, chef du gouvernement, Général Docteur Abdoulaye Maïga, d’élaborer un plan d’actions global assorti de plans d’actions sectoriels avec des objectifs clairs, des indicateurs et des chronogrammes de réalisation et d’assurer le suivi de sa mise en œuvre.
En fin de discours, Assimi a assuré les membres de son gouvernement de son soutien constant dans l’accomplissement de leur mission pour un Mali nouveau débarrassé des tracasseries toutes sortes. Reconnaissant à souhait et degré, il a salué la résilience et le sacrifice consenti par la population pour la réalisation des objectifs de la Transition.
KHALY-MOUSTAPHA LEYE
Source: L’Aube