Vendredi 29 novembre 2024, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a reçu au Palais de Koulouba le rapport annuel 2023 de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei). La cérémonie a rassemblé, le premier ministre, le Président du Conseil national de Transition, plusieurs membres du Gouvernement, ainsi que le personnel de l’Oclei.
Lors de la remise du rapport, le Général Goïta a réaffirmé son engagement ferme à combattre l’enrichissement illicite et toutes les formes de délinquance économique et financière. Cette lutte constitue une priorité inscrite dans le Programme d’action du gouvernement. Parmi les réalisations mises en avant figurent l’adoption de la nouvelle Constitution et la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. Ces initiatives visent à moderniser l’administration publique grâce à la digitalisation des services, renforçant ainsi la transparence et l’efficacité.
Selon les données du rapport, 1 873 déclarations de biens ont été enregistrées, avec un taux de traitement de 95,84%. Toutefois, une baisse préoccupante des déclarations est notée sur cinq ans, passant de 629 en 2018 à seulement 60 en 2023, soit une diminution de 90,46%. En répression, l’Oclei a transmis six dossiers majeurs à la justice, révélant des écarts significatifs entre les revenus déclarés et les patrimoines réels des agents concernés.
Renforcement des efforts de prévention et de coopération internationale
L’Oclei a intensifié ses activités de prévention, avec 12 sessions de sensibilisation ayant touché près de 1000 participants, dont 203 femmes. Ces efforts ont été renforcés par une coopération internationale accrue, notamment à travers la signature de protocoles avec des partenaires comme la Banque mondiale et le Bureau d’investigation spécial d’Afrique du Sud. Par ailleurs, l’Oclei a activement participé à la 10ᵉ session de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Malgré ces progrès, le rapport souligne des contraintes budgétaires importantes. En 2023, le budget de l’Oclei a été réduit à 2,427 milliards Cfa, contre une prévision initiale de 2,724 milliards. Cette situation a limité les capacités d’action de l’institution. Le Président de l’Oclei, Dr. Moumouni Guindo, a également mis l’accent sur le besoin urgent d’un siège propre pour améliorer les conditions de travail de ses agents.
En réponse, le Général Goïta a salué ces requêtes, estimant qu’elles s’alignent sur les politiques de renforcement des institutions publiques. Il a également insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour instaurer un Mali pacifié et prospère, où la lutte contre la corruption constitue une priorité nationale.
Il a réaffirmé que «la bonne gouvernance constitue le pilier d’un Mali émergent» et a invité tous les citoyens à s’impliquer activement dans cette lutte. Le Président de la Transition a conclu en encourageant les agents de l’Oclei à redoubler d’efforts face aux défis à venir. «La qualité de notre développement dépend de notre capacité commune à lutter efficacement contre les infractions économiques», a-t-il affirmé. Il a réitéré que cette lutte, menée dans un esprit de solidarité, sera la pierre angulaire du Mali Kura, un Mali nouveau, résolument engagé sur la voie de la transparence et de la bonne gouvernance.
Le rapport annuel 2023 de l’OCLEI témoigne des avancées significatives dans la lutte contre la corruption, tout en mettant en évidence les défis à relever. Le soutien des autorités de transition, combiné à l’implication des citoyens et des partenaires internationaux, constitue une opportunité unique pour renforcer les mécanismes de transparence et de responsabilisation.
M Sanogo