Samedi en fin de matinée, tandis la foire hebdomadaire se tenait normalement, une forte détonation a troublé la quiétude des habitants de la localité de Ber. Il s’agissait d’une attaque kamikaze qui a visé le camp de la MINUSMA situé à 2 km, au nord-ouest de la ville. Le bilan provisoire est de 2 morts et 7 blessés dont des cas graves. Les blessés ont été évacués à Tombouctou par hélicoptères.

La déflagration était si puissante que les maisons ont tremblé. La panique s’est emparée de la population. Certains forains ont abandonné leurs marchandises, des transporteurs leurs véhicules dans les dunes de sable.

Selon des témoins, un kamikaze se trouvait à bord du véhicule qui voulait forcer l’entrée du camp. Rapidement, tout le monde a conclu qu’il s’agissait d’une attaque des djihadistes. C’est leur mode opératoire habituel : un véhicule bourré d’explosif et conduit par un kamikaze fonce sur l’entrée du camp pour tenter d’ouvrir la voie à des hommes prêts à s’infiltrer. Cette fois, ils ont fait chou blanc dans la tentative d’infiltration des combattants dans le camp des Casques bleus. Aussitôt après l’attentat, la zone a été quadrillée par les hommes de la MINUSMA et des forces armées maliennes pour parer à toute éventualité.

Dans la ville de Tombouctou, la nouvelle de l’attaque a été accueillie avec stupéfaction car le ministre de la Réconciliation nationale Zahabi Ould Sidi Mohamed venait d’y tenir récemment un forum sur la paix, suscitant beaucoup d’espoir au sein de la population qui n’aspire qu’à la quiétude.

Cet attentat est intervenu à la fin d’une semaine marquée par le séjour du ministre du Développement rural Bocari Tréta qui a rencontré les paysans et les services techniques de son département afin de mieux cerner les problèmes relatifs à la campagne agricole en cours et y apporter les solutions idoines. Aussi la Première dame Mme Keita Aminata Maïga a procédé au lancement de la campagne « Vacances citoyennes » de la jeunesse et posé la première pierre du chantier de la reconstruction du Café jeunesse de Tombouctou.

La MINUSMA a réagi dès samedi soir en dénonçant cette attaque par un communiqué. « Cette violence est insensée. La MINUSMA paie un trop lourd tribu au Mali alors que ses Casques bleus sont précisément présents dans ce pays pour assurer un retour à la paix et à la stabilité. Ces attaques renforcent notre détermination à poursuivre notre mission aux côtés du peuple malien. Nous savons que la population est excédée par toute cette violence gratuite et ignoble « , s’est indigné représentant spécial adjoint du secrétaire général David Gressly qui a ajouté que « ces attaques ont lieu alors que l’attention des Maliens et des amis du Mali, dont la MINUSMA, était focalisée sur les pourparlers de paix qui sont la seule issue possible pour mettre fin à la crise malienne ».

La MINUSMA rappelle que l’attaque de samedi matin est la troisième perpétrée contre ses troupes cette semaine. En effet, deux Casques bleus avaient déjà été blessés sérieusement dans leur véhicule suite à l’explosion d’une mine au nord d’Aguelhok jeudi. Le lendemain, vendredi 15 août, lors d’une patrouille, un autre véhicule a été endommagé par une mine, blessant un soldat de la MINUSMA.

M. SAYAH

Amap-Tombouctou

source : essor