Le déploiement des forces de la Minusma a, depuis le départ, suscité la suspicion d’une partie de la population malienne avec en tête le mouvement M23 piloté par l’Honorable Oumar MARIKO.
Cette suspicion s’appuyait sur les précédents des forces onusiennes dans plusieurs pays où elles n’ont jamais pu instaurer la paix et n’ont pas pu éviter les combats entre les parties en conflit sans se battre.
Pour le cas du Mali, les opposants aux forces des Nations Unies ont mis en avance le mandat de la Minusma, un mandat de simple interposition. Les responsables de la Minusma ont évoqué au Mali le nombre le plus élevé de morts parmi ses rangs dans une mission de paix. C’est oublier que le Mali, comme chaque pays, est un cas particulier. En effet, au Mali, s’est greffé à la rébellion touareg un terrorisme djihadiste et crapuleux de trafiquants de stupéfiants de toutes sortes.
Ce ne sont pas des éléments touareg qui ont tué les soldats de la Minusma mais bien les terroristes. Or La Minusma ne s’est jamais défendue, au nom de sa mission de paix, et a préféré sacrifier ses soldats.
Ce qui est curieux, c’est que malgré la présence des forces onusiennes censées protéger les populations, les attentats avaient plongé les populations de Gao et environs dans le désarroi, à tel point que les habitants de Cité des Askia appelaient ironiquement les soldats de la Minusma des « touristes ». On se souvient que c’est à Gao que les soldats de la Minusma ont, pour la première fois, tiré et tiré sur la population civile, faisant trois morts, trois jeunes.
Quand il s’agit de Kidal, la Minusma devient frileuse et prend des décisions sans s’en référer au Gouvernement du Mali.
Le tampon autour de Kidal est une bonne chose en soi car il permet d’éviter que le Gatia et la CMA se rencontrent. C’est la forme de cette décision qui inquiète puisque la Minusma a pris une décision unilatérale au mépris du Gouvernement souverain du Mali qui ne l’aurait apprise que par les médias. On avait pensé que la Minusma avait commis une erreur quand elle avait unilatéralement signé un accord avec la CMA de Kidal, il y a quelques mois. Maintenant, on sait que c’était sciemment fait.
En décidant de protéger Kidal, la Minusma a choisi ouvertement son camp : la protection des populations touareg de Kidal. C’est cela la véritable mission de la force onusienne.
Car aucune autre population du nord du Mali n’a bénéficié d’une telle mesure alors qu’il y a moins de risque pour les populations à Kidal qu’ailleurs. La population malienne doit bénéficier, dans son ensemble, des mêmes mesures de protection partout.
On avait pensé, un moment, que le cri de cœur du Président IBK, lors de la signature de l’Accord de paix et de réconciliation du 5 juin, était inapproprié. Mais avec le recul et à la lumière de ce qui vient de passer, on est en droit de reconnaître que la Minusma n’est pas légaliste dans sa mission au Mali et même qu’elle est partiale et arrogante vis-à-vis du Gouvernement de notre pays. Cela est tout simplement inacceptable et il convient que les autorités politiques maliennes protestent officiellement et exigent qu’elles soient respectées.
Le Mali est un pays qui a, au cours des siècles, développé le Maya qui nous fait respecter les « étrangers » mais la politesse exige que les « étrangers », en retour, respectent ceux qui l’abritent. Dans cette histoire nous ne sommes pas les méchants.
Nos soldats n’ont jamais égorgé personne, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. La Minusma doit être impartiale si elle veut être efficace au Mali. C’est seulement dans ce cas de figure qu’elle pourra avoir la confiance des Maliens.
source : La Rédaction
