Malgré l’engagement personnel du Président IBK, le gouvernement peine toujours à opérationnaliser l’application intégrale du fameux article 39. Excédé par ce comportement irresponsable au sommet de l’Etat, qui entraîne colère et indignation, la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 11 septembre 2015 a annoncé, le vendredi 14 août 2020, l’arrêt des cours, la suspension de toute activité éducative et la fermeture de toutes les structures de l’éducation nationale.
En effet, signés par les 7 syndicats, membres de la synergie, ce mot d’ordre serait effectif dès le lundi 17 août 2020.
Le fameux article 39 auquel tient les enseignants depuis des années dispose : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général des fonctionnaires s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement fondamental, secondaire, de l’éducation préscolaire et spéciale ».
Le gouvernement malien pour des raisons, dit-il, budgétaires s’était refusé à l’appliquer. Ainsi, les syndicats ont décrété des grèves successives. C’est de justesse que l’année scolaire 2019-2020 a été sauvée.
Le 17 juin dernier, acculé par le M5-RFP, qui réclame sa démission, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a instruit au Premier ministre Boubou Cissé, « l’application immédiate et intégrale de l’article 39 ».
Mais, déplore Adama Fomba, Porte-parole de la Synergie des enseignants signataires du 15 octobre 2015 reproche à l’Etat une négligence dans sa mise en œuvre. Et pourtant, en son temps, il a déclaré que tout le processus pour la promulgation de l’article 39 est faisable en seulement 10 jours.
En tout cas, cette nouvelle situation fait planer le risque certain d’une année blanche, si l’on sait que les établissements publics n’ont pas comptabilisé plus de 4 mois de cours durant cette année scolaire, fortement perturbée par des grèves sempiternelles et la pandémie du Coronavirus qui sévit dans le pays.
Si une solution n’est pas vite trouvée, les examens prévus pour mi-septembre risqueront de tomber à l’eau. Dans ce cas, qui d’autres souffrent de cette crise scolaire, si ce ne sont les élèves, surtout ceux des établissements publics dont l’avenir est mis en péril.
Il faut noter que l’arrêt, pour fait de grèves intempestives et de la pandémie sanitaire du Coronavirus, a entrainé l’abandon de beaucoup d’élèves pour se consacrer à d’autres activités familiales ou lucratives, notamment dans les villages. Des parents d’élèves se disant qu’il faudrait mieux déployer les enfants dans les champs que de les laisser dans une école en agonie.
Le non-respect de ses engagements, devenu une caractéristique du gouvernement sous l’égide d’IBK, dénote son manque de sérieux et surtout le mépris à l’égard des partenaires sociaux qui ont toujours décrié cette attitude.
Si jamais, les enseignants venaient à partir en grève pour non-application de l’article 39 pour lequel le Président de la République IBK s’est personnellement et publiquement engagé à satisfaire, aucun partenaire social aura confiance en ces autorités et risque de rejoindre le M5-RFP pour exiger leur départ.
Abdoul Salam Dicko (Bloggeur)
Source: Bamakonews