Niamey, la capitale nigérienne, accueille ce 15 décembre un sommet extraordinaire des dirigeants du G5 Sahel, après l’offensive meurtrière lancée par des jihadistes contre une base de l’armée nigérienne à Inates dans l’ouest du pays qui a coûté la vie à plus de 70 soldats nigériens.
Le sommet extraordinaire vient tout juste de démarrer ce 15 décembre au Palais des Congrès de Niamey. Il a débuté à huis clos autour d’un ordre jour resté confidentiel après le report de celui que le président français Emmanuel Macron avait prévu à Pau en France. Autour du président-hôte, Mahamadou Issouffou, sont réunis ses homologues malien, tchadien, burkinabè et mauritanien.
Rien n’a filtré sur les sujets qui seront abordés par les cinq chefs d’État. Il y sera indéniablement question de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Le choc est encore grand à Niamey après l’attaque d’Inates à la frontière malienne qui a fait 71 victimes parmi les soldats nigériens.
Semestre meurtrier
« C’est toujours pénible de voir le nombre de morts dans tous les pays du G5 dans cette lutte contre le terrorisme, a déclaré Roch Marc Christian Kaboré, le président burkinabè, après s’être incliné sur leurs tombes. Il nous faut travailler à ce que les victoires soient certaines sur le terrorisme. À court, à moyen et à long terme. Il est évident également que dans ce combat, tout en travaillant nous-même à partir de nos forces armées, comme dans tous les pays du monde, vous avez vu que la lutte contre le terrorisme a besoin d’alliés et cette alliance que nous devons avoir doit se faire en toute responsabilité, en toute bonne coopération, en tout respect des uns et des autres ».
Ces six derniers mois ont été les plus meurtriers pour le Sahel depuis 2012. Les Maliens ont perdu plus de 140 soldats et les Burkinabès plus d’une quarantaine. L’émotion était donc grande ce matin quand les chefs d’État se sont rendus dans le Carré des Martyrs à Niamey pour un hommage aux soldats tombés à Inates.
Les soldats sont enterrés dans la base aérienne de l’escadrille nationale. Les tombes de ce Carré des Martyrs sont encore recouvertes de terre fraiche et de simples plaques métalliques indiquent les noms des défunts. Mais à terme un monument devrait rendre hommage sur ce lieu à ces militaires tombés au combat. Ce matin, un grand panneau a été installé sur lequel on peut lire : « Reposez en paix, dignes et valeureux fils du pays, la Patrie vous sera éternellement reconnaissante ».
NORDSUD JOURNAL