NIAMEY, 11 août (Reuters) – Les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se réuniront samedi au Ghana pour préparer une éventuelle intervention militaire au Niger, alors que les conditions de détention du président déchu Mohamed Bazoum se détériorent.
La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a ordonné jeudi à l’issue de son sommet l’activation immédiate de sa force d’intervention après le coup d’Etat du 26 juillet au Niger.
“Une réunion est prévue pour la semaine prochaine”, a déclaré le porte-parole de la Cédéao, tandis qu’un fonctionnaire nigérian et une source de l’armée ivoirienne ont affirmé qu’elle se tiendra samedi au Ghana.
S’il n’est pas certain que la Cédéao interviendra au Niger, elle a déclaré que toutes les options étaient sur la table et qu’elle espérait toujours une résolution pacifique de la crise.
Des spécialistes de la défense estiment que former une force d’intervention pourrait prendre des semaines, voire plus, ce qui laisserait une marge de manoeuvre pour les négociations.
La Côte d’Ivoire est le seul pays à avoir précisé jusqu’à présent le nombre de soldats qu’elle enverrait. Le président Alassane Ouattara a promis jeudi un bataillon de 850 soldats.
Le porte-parole de l’armée béninoise a déclaré vendredi que son pays fournirait des troupes, sans en préciser le nombre. Le Sénégal a fait de même la semaine dernière.
La plupart des autres pays de la Cédéao – y compris le Nigeria, poids lourd de la région, qui en assure la présidence tournante – se sont jusqu’à présent abstenus de tout commentaire.
Le ministre de la Défense de la Gambie, Sering Modou Njie, et le ministre de l’Information du Liberia, Ledgerhood Rennie, ont déclaré à Reuters vendredi qu’ils n’avaient pas encore pris la décision d’envoyer des troupes.
A l’opposé, le Mali et du Burkina Faso voisins, bien que membres de la Cédéao, ont déclaré qu’ils prendraient la défense la junte.
Les militaires au pouvoir n’ont pas encore réagi à la décision de la Cédéao et n’ont donné aucune indication qu’ils pourrait renoncer au pouvoir.
En parallèle, l’Union africaine, l’Union européenne et les États-Unis se sont dit de plus en plus préoccupés par les conditions de détention de Mohamed Bazoum.
La fille du président déchu, Zazia Bazoum, qui se trouve en France, a déclaré au journal britannique Guardian que la junte le maintenait dans des conditions déplorables afin qu’il signe une lettre de démission. Reuters n’a pas été en mesure de confirmer de façon indépendante les conditions de sa détention.
(Avec la contribution de Pap Saine à Banjul, Ange Aboa à Abidjan, Alberto Dabo à Bissau, Alphonso Toweh à Monrivia, Diadie Ba à Dakar, Pulcherie Adjoha, Edward McAllister, Anait Miridzhanian, Nellie Peyton et David Lewis, rédigé par Ingrid Melander et Edward McAllister; version française Kate Entringer)
Par REUTERS