La diplomatie américaine privilégie, contrairement à la France, le dialogue avec les putchistes. Washington redoute de voir se répéter les scénarios du Mali et de Centrafique où les hommes d’Evgueni Prigojine sont très présents.
Au Niger des divergences de politiques se font sentir entre la France et son allié américain. La cédéao, soutenue par Paris, a imposé des sanctions économiques au Niger. Elle n’exclut pas d’intervenir militairement, si le président déchu Mohamed Bazoum n’est pas restitué. Contrairement à Paris, Antony Blinken, Secrétaire d’État américain joue la carte du dialogue avec le régime militaire, qui a pris le pouvoir le 26 juillet.
Le tournant de cette crise a été marquée par la visite à Niamey, le 7 août dernier, de Victoria Nuland, l’adjointe d’Antony Blinken et “poids lourd de la diplomatie américaine” selon Leslie Varenne, spécialiste de l’Afrique. “Elle s’assoit avec les militaires nigériens, ce qui est un signe qu’on veut négocier et que Wagner n’intervienne pas”, déclare la spécialiste.
L’enjeu des bases américaines
Les États-Unis souhaitent préserver leurs bases militaires et ainsi empêcher les paramilitaires russes de Wagner de s’y implanter, pour éviter un scénario similaire au Mali et en Centrafrique. La diplomatie américaine cherche à encourager une transition pacifique, qui leur permettrait de maintenir leur milliers de soldat, dont une centaine de force spéciale. “Avec leurs bases, ils ont un regard sur la Libye, sur le Tchad, sur une partie du Nigeria, sur l’Algérie”, déclare la spécialiste, convaincue que les États-Unis ne lâcheront pas leur positon stratégique militaire au Niger.
Washington serait prêt à renoncer au retour de la légalité constitutionnelle au Niger, contrairement à la France, qui n’a jamais cessé de demander le rétablissement du président déchu Mohamed Bazoum.
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