La population Niafunkoise connaît une flambée du prix de l’engrais chimique, due au manque de fournisseurs « fidèles » et de contrôle de prix d’achat. Le sac d’engrais est passé de 11 000 F CFA, prix subventionné, à 35 000 F CFA.
Au moment crucial des périmètres irrigués, le temps de désherbage, les habitants du cercle souffrent de la cherté de l’engrais. Privés de tout autre moyen et n’ayant aucun choix, les paysans usent de tous les subterfuges pour s’occuper de leurs champs depuis plus de 3 mois. C’est le moment également où le nord du Mali est coupé du sud avec son corollaire d’augmentation de prix. En même temps, les commerçants indifférents se font de l’argent. Le chef de service agriculture de Niafunké affirme que la subvention de l’engrais consentie par l’Etat est attribuée aux producteurs agricoles à 11 000 F CFA, mais les commerçants n’en ont cure.
À la foire hebdomadaire de la ville de Niafunké, les ruraux se procurent difficilement l’engrais pendant que d’autres apprennent à s’en passer. Selon Mamoudou Touré, cultivateur et habitant de Sibo, village distant de Niafunké d’environ 7 kilomètres, cette situation s’empire depuis la disparition d’un grand fournisseur homme d’affaires. « Ce manque aussi s’aggrave chaque année depuis que Nouhoum Maïga, un des patrons de la GTZ, nous a quittés », reconnaît-il.
Certes, beaucoup de ces paysans du cercle, villages et hameaux se souviennent de l’assistance indéfectible de feu M. Maïga. En tout cas, la situation est déplorée semaine après semaine. Quant à Mamadou Diallo, cultivateur à Niafunké, les moissons prochaines du riz sont menacées et l’Etat doit réagir. « Sachant bien que l’agriculture est l’une des principales activités de la zone, il faut que l’Etat s’y mêle aussi vite. Nous ignorons les vraies causes, mais l’Etat doit faire quelque chose sinon ça serait du péril, que Dieu nous en garde », a-t-il alerté.
Hamadoun Touré
(stagiaire, depuis Niafunké)
Source: Mali Tribune