Le Mali a perdu dimanche un de ses comédiens les plus célèbres, Tènèman Sanogo, visage régulier de plusieurs oeuvres au théâtre et au cinéma dans le pays et au-delà dans la région.
Sur Twitter, la ministre de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo, a salué un « comédien » et « un sensibilisateur hors pair ».
Le décès, survenu dimanche matin, a été annoncé à l’AFP par Karamoko Sogolo, un membre de sa famille, et confirmé par Mahamadou Cissé, du groupe Nyogolon dont il faisait partie. « On préparait une tournée à l’intérieur du Mali. Nous allons l’annuler », a dit M. Cissé sans autre précision.
Selon un de ses proches, le comédien souffrait de diabète « mais gérait plutôt bien sa maladie ». Un autre a ajouté que son décès « est arrivé brutalement. Hier (samedi) encore, il était sur un plateau de tournage. Il tournait beaucoup, il était très sollicité ».
Ses obsèques sont prévues lundi à Bamako, selon sa famille.
Formé à l’Institut national des arts (INA), Tènèman Sanogo, un quinquagénaire père de deux enfants, avait été fait chevalier de l’Ordre national du Mali en 1999.
Il était surnommé « Lassidan » – déformation de « l’adjudant » en langue bambara -, ou « Zantigui », d’après des personnages qu’il a interprétés dans des pièces de théâtre célèbres au Mali.
Au cinéma, il a joué dans « Guimba, un tyran, une époque » et « La Genèse » de Cheick Oumar Sissoko ainsi que « Taafé Fanga » (« Le pouvoir du pagne ») d’Adama Drabo entre autres films.
« Tènèman Sanogo est mort au moment où on a le plus besoin de lui, parce qu’il avait affirmé sa qualité de grand comédien de théâtre et de cinéma, mais aussi de grand comique », a déclaré à l’AFP Cheick Oumar Sissoko, ex-ministre de la Culture et actuel secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fépaci).
Pour M. Sissoko, « il était un des piliers des sketches citoyens », petits films de sensibilisation régulièrement diffusés au Mali sur différents thèmes dont la lutte contre le sida ou la défense de l’environnement.
Le comédien Habib Dembélé, qui a partagé divers plateaux et scènes avec lui et dont il était très proche, a parlé d’ »une perte incommensurable ». « Tènèman est une des plus grandes figures de la culture au Mali depuis une trentaine d’années », a-t-il dit à l’AFP.
L’annonce du décès a également suscité une vague d’hommages dans la classe politique et parmi ses nombreux fans.