En dédiant un monument aux personnes ayant perdu la vie du fait de l’extrémisme violent, les autorités accomplissent un devoir de mémoire et un acte de résistance à la barbarie.
Le président de la Transition, Bah N’Daw, a inauguré, hier dans l’après-midi (1er avril 2021, ndlr), la «Place des victimes du terrorisme» qui s’impose désormais aux regards dans la cour du Musée national. Composée d’une stèle en hommage aux martyrs et victimes du terrorisme et d’un tableau d’art qui dit non à l’extrémisme violent. Cette Place traduit un sentiment unanime d’infinie reconnaissance à la mémoire de tous ceux qui ont péri à cause de l’obscurantisme.
À son arrivée, le chef de l’État a été accueilli à l’entrée du Musée par la ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Kadiatou Konaré. D’autres membres du gouvernement et le directeur exécutif du Fonds au profit des victimes, Pieter W. De Baan, ont assisté à la cérémonie.
La stèle a été réalisée par le cabinet Audex.Sarl, connu pour son expertise en la matière. Le président de la Transition a eu droit à des explications détaillées sur le chef-d’œuvre architectural. En observant l’œuvre, plusieurs aspects retiennent l’attention.
D’abord, les trois cercles concentriques faits aux couleurs nationales. Et à partir de ces cercles, se dégage une convergence d’éléments qui forment, au centre, la carte du Mali. Ces éléments sont, selon l’architecte Mamadou Koné, l’expression de «tout ce que nous avons comme valeurs socioculturelles : laïcité, hospitalité… ». Et les couleurs nationales rappellent que «nous constitutions une République, elle-même issue de grands empires».
À côté de l’œuvre, faite de marbre avec élégance, se dresse le tableau d’art. Son auteur, Abdoulaye Konaté, artiste plasticien, a également expliqué au public le message que renvoie ce tableau qui fait partie d’une série d’œuvres sur la souffrance humaine. Il s’agit d’un tableau de 3,12 mètres sur 5,90. Il est composé de deux éléments principaux : un grand couteau et un cerveau humain.
Le premier représente l’élément principal de la charia et le second, selon l’artiste, exprime la nécessité de rééduquer les gens pour qu’ils comprennent le sens de la religion. Cette œuvre, faut-il le souligner, a déjà été exposée en Californie, aux Etats-Unis.
Le timing choisi pour l’édification et l’inauguration de cette Place ne relève point du hasard. Le département en charge de la Culture, selon Mme Kadiatou Konaré, a estimé qu’il fallait donner une dimension culturelle à la cérémonie de remise de l’euro symbolique. Au-delà, «c’est aussi une façon pour nous de témoigner de l’engagement des artistes contre toutes formes d’extrémisme violent».
Pour la ministre, cette stèle véhicule un message d’union, de fraternité, de paix et appelle à préserver la mémoire des victimes, « à ne jamais oublier ce qui s’est passé… ». Il faut préciser que le ministère a bénéficié de l’accompagnement du Fonds au profit des victimes.
Le clou de cette cérémonie, à laquelle les intermèdes de l’ensemble instrumental ont donné une solennité particulière, a été le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied de la stèle par le président de la Transition.
Source : L’ESSOR