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Moussa Mary Balla Coulibaly : UN GRAND TÉMOIN S’EN EST ALLÉ

Notre pays vient de perdre à la fois un homme politique et un opérateur économique très influent. Moussa Mary Balla Coulibaly, puisqu’il s’agit de lui, s’est éteint hier chez lui à Badalabougou en Commune V du district de Bamako. Celui qui fut président fondateur de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) en 1991, président du Conseil économique social et culturel (CESC) et premier président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM) n’avait pas sa langue dans sa poche. D’après de nombreux collaborateurs, c’était quelqu’un qui imposait ses points de vue. Il faudrait s’armer de beaucoup d’arguments pour le convaincre et le faire changer d’idée. Sa rigueur dans l’analyse des situations et des faits n’avait d’égal que celui d’un mathématicien. Amateur des défis, il dénoua de nombreuses situations inextricables.


En 2015, Moussa Mary Balla Coulibaly a publié son essai : «L’appel du Tabalé, demain le Mali». Dans cet ouvrage de plus d’une centaine de pages, il évoque les problèmes actuels du pays, livre sa vision sur la crise et propose des solutions. Il rappelle que de l’indépendance à aujourd’hui, le Mali a connu des rébellions armées en 1963, 1990, 1994, 2007.

Pour l’ancien président du Conseil économique, social et culturel, la construction et la protection de l’Etat national sont, entre autres, les objectifs de toute démarche politique. A ses dires, l’irruption des leaders religieux dans l’arène politique est la preuve certaine de l’affaiblissement de l’Etat républicain. Le retour de la laïcité est la condition première de la refondation de l’Etat républicain. Cet ouvrage a été publié à quelques encablures de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation en mai 2015 à Bamako entre le gouvernement et les groupes armés. Selon Moussa Balla Coulibaly, l’issue des négociations d’Alger ne peut être qu’un tissu de compromis. Né en 1934 Tenkodogo dans l’actuel Burkina Faso, Moussa Balla Coulibaly fit ses études à l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) de Paris en France. Il fut auditeur du Centre d’études de Programmes économiques de Paris et diplômé de l’École des travaux publics de l’Afrique occidentale française (AOF).
De 1960 à 1973, il occupa successivement les postes de directeur national de la statistique et du plan, conseiller technique au ministère des Travaux publics, secrétaire général du ministère de l’Énergie et des Industries et directeur général puis président directeur général de la Société d’équipement du Mali (SEMA). De 1973 à 1990, il fut directeur général de la société Mali industries, puis président-directeur général de la Société industrielle du papier et des arts graphiques (SIPAG). Il fut également président du conseil d’administration de la Société d’exploitation minière Bouré SA et PDG de la Compagnie aérienne Malitas. Moussa Balla Coulibaly devint dans les années 2000 un homme d’affaires prospère et très puissant. Il fut en effet le président du Groupe Industries Kulubali IKSA qui compte comme filiales : le Groupe Stellis (réseau d’agences de communication et régies publicitaires au Mali, en Guinée et au Burkina Faso), Europe Handling Mali (Société d’assistance aéroportuaire, franchise du Group Europe Handling), Antarès Mali (intérim et recrutement), Mandé Mines et les Mines du Bouré. Il fut aussi le président du conseil d’administration des Ciments et matériaux du Mali (CMM-SA,) filiale malienne du Groupe Vicat.
Sur le plan politique, Moussa Mary Balla Coulibaly était d’abord un militant et un cadre politique de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) sous le régime de Moussa Traoré. Il fut élu maire de la Commune V du district de Bamako, sa circonscription. A partir de 1991, avec la chute de ce régime, et l’installation d’un système démocratique intégral au Mali, il fonda l’UDD. Il y a quelques années, il a pris sa retraite politique et laissé la direction du parti à son fils Tiéman Hubert Coulibaly qui a été nommé plusieurs fois ministre de 2012 à 2018.

Youssouf DOUMBIA

Source: L’ Essor- Mali

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