La dissonance et le bruissement actuels dans la ruche affectent son unité d’action.
En effet, le vœu secret des fondateurs de l’Adema-PASJ, en créant ce parti politique, n’a-t-il pas toujours été de ramener la diversité à l’unité, de rassembler ce qui est épars, d’inviter le maximum d’adhérents à la compréhension mutuelle ?
Ceux d’entre nous qui se reconnaissent en l’idéal qu’ils ont toujours poursuivis devraient, en bonne logique, se soucier de se hâter de conduire l’Adema-PASJ à l’effectivité d’un véritable parti politique qui soit la pierre angulaire de la politique malienne, cet espace de dialogue politique, de la médiation politique où les idées salvatrices germent dans le silence avant que de s’offrir à la lumière du jour.
Les idées sorties du laboratoire Adema-PASJ doivent servir au confort du MALI et non d’un individu, à panser les plaies, quel que soit l’origine, à recoudre le tissu social, à rassurer les Maliens.
La dissonance et le bruissement actuels des choses dans la ruche procèdent du fait que tous ou presque ont perdu le sens de la repartie, de l’écoute active, que tous s’acharnent sur la forme au détriment du contenu de la réalité concrète d’un parti politique, comme si chacun craignait de perdre quelque chose en allant à la vue conciliante, à un pôle rassemblant.
L’expérience révèle que nous perdons davantage de temps en vivant dans la crainte d’une tâche à accomplir qu’en l’accomplissant tout simplement. Au fond, ce qui manque, dans la ruche, ne serait-il pas ce rien de l’humilité qui n’est pas humiliation, de discernement qui n’est pas empressement, mais plénitude ?
L’Adema-PASJ, s’il veut survivre durablement en tant que parti politique, doit accomplir sa vocation en s’ordonnant à un appel venant de plus loin que ses militants qui l’invite à se soucier de l’intérêt général, du visage du citoyen lambda malien. On pourra me rétorquer que chaque camp a une argumentation solide pour se défendre.
Dans le cas d’espèces, la vérité a souvent plusieurs facettes. Il peut y avoir une part de vérité dans ce que chaque camp défend. Parfois, ceux, qui sont opposés à l’argumentation contraire, peuvent voir cette vérité, et parfois non, parce qu’il peut, aussi, y avoir différentes perspectives sur lesquelles ils ne peuvent pas être d’accord.
Plutôt que de discuter vainement comme les aveugles dans l’histoire de l’éléphant, les responsables de l’Adema-PASJ doivent garder à l’esprit, dans certains débats, que « Peut- être que chacun a une raison d’avoir raison ». De cette façon, ils se perdront rarement en argumentations laborieuses pour se convaincre, alors qu’ils poursuivent, pour la plupart de bonne foi, le même but.
Que Dieu bénisse l’Adema-PASJ, inspire ses responsables et assiste ses militants et sympathisants.
Yaya Sangaré
Source : INFO-MATIN