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MORTALITE NEONATALE : DES STATISTIQUES CRUELLES

Dans notre pays, un nouveau né sur 28 ne survit pas à son premier mois de vie. C’est un des taux les plus élevés du monde. Or, bon nombre de ces enfants décèdent de causes évitables. Parmi les trois premières causes de décès néonataux, dans notre pays, figurent la prématurité, l’asphyxie et le sepsis (un syndrome d’infection générale et grave).

En termes clairs, les décès de nouveau-nés restent alarmants dans notre pays ainsi qu’en atteste le nouveau rapport mondial de l’Unicef, publié le 20 février dernier sur la mortalité néonatale.
Dans certaines régions, notamment Ségou, le taux est encore plus préoccupant. Selon l’enquête MICS2015, un enfant sur 20 ne survit pas au-delà de ses 28 premiers jours et un autre sur 12 ne fête jamais son 5e anniversaire. Face a cette situation alarmante, l’Unicef a lancé, hier à l’hôtel Salam, une campagne intitulée : «Pour chaque enfant, une chance de vivre». La cérémonie était présidée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Sow, en présence de la représentante de l’Unicef dans notre pays, Mme Lucia Elmi et plusieurs invités.
Il s’agit, à travers cette campagne, de lancer un appel urgent à tous les acteurs de développement sur la tragédie que représentent les décès néonataux. La campagne permettra aussi de montrer que les décès des nouveau-nés ne sont pas une fatalité et qu’ensemble nous pouvons sauver des millions de vies, chaque année. Il est aussi question de susciter l’engagement des décideurs politiques, agents de santé, partenaires du secteur privé, société civile, collectivités, associations de femmes et communautés pour apporter une réponse adéquate à cette tragédie.
Dr Aboudou Karimou Andélé, chef du bureau de la survie à l’Unicef dira que dans notre pays, la mortalité néonatale baisse moins vite que la mortalité infantile.
Il avertit que si rien n’est fait urgemment 33 304 nouveau-nés vont mourir cette année au Mali. Par ailleurs, il indique que sur les 210 CSCOM évalués, seulement 30 respectent les 7 fonctions requises pour le suivi de la femme enceinte.
Ces établissements de santé communautaire sont repartis entre Bamako (10 centres), Sikasso 10 et Ségou 5. Kayes abrite 3 et Mopti 2. Que faut-il faire ?
Le chef du bureau de la survie à l’Unicef préconise de mettre en place des services qui respectent davantage la dignité des mamans et leurs bébés. Il faut aussi et surtout améliorer l’accès aux soins et autres services sociaux de base, cela en améliorant également l’utilisation des services de soins.
Il s’agit aussi de doter les structures de soins en ressources humaines qualifiées dans une logique d’équité. Pour Lucia Elmi, la campagne qui a été lancée, lundi dernier à travers le monde, est couplée à la publication du rapport : «Pour chaque enfant, une chance de vivre : l’urgence de mettre fin à la mortalité néonatale». Elle dira que le rapport en question interpelle notre pays à cause du taux plus élevé de mortalité néonatale. La majorité de ces enfants décède des causes parfaitement évitables. Et la représentante de l’Unicef au Mali d’ajouter qu’il faut absolument améliorer la qualité des soins dispensés dans les centres de santé. «En même temps, des conseils pratiques sur la santé et la prise en charge des enfants doivent être disponibles pour tous les parents dans toutes les communautés, même les plus isolées», a souligné Lucia Elmi. Elle impute le fort taux de mortalité néonatale (368 pour 100 000 naissances vivantes) dans notre pays au faible taux d’assistance à l’accouchement. En effet, au Mali, moins d’une femme sur deux (44%) bénéficie à l’accouchement de l’assistance de personnel qualifié et seulement un enfant sur quatre (24%) est complètement vacciné.
Par ailleurs, la patronne de l’Unicef explique que les causes du fort taux de mortalités néonatales ne sont pas uniquement sanitaires. A titre d’exemples, elle citera le mariage d’enfant et la malnutrition qui est facteur aggravant de la mortalité néonatale.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a rappelé que la lutte contre la mortalité néonatale est une priorité dans notre pays. Malheureusement, même avec les multiples efforts consentis, le Mali figure en tête des pays d’Afrique de l’ouest où le taux de mortalité néonatale est le plus élevé.
Selon le ministre en charge de la Santé, cet état de fait sonne l’alerte pour agir afin de ne plus voir une femme perdre son bébé après l’accouchement de causes évitables.
«Tout doit être fait pour permettre aux enfants de 0 à 5 ans de fêter leur 5e anniversaire, un défi que notre pays se doit de relever», a indiqué le ministre. Pour ce faire, Samba Sow indique qu’il faut adapter, même revoir notre système sanitaire pour mieux lutter contre la mortalité néonatale. Il a rassuré que son département restait ouvert et disposé à revoir le système sanitaire dans notre pays. Il a, par finir, invité à l’action pour qu’aucun nouveau-né ne meure, dans notre pays, avant son 5è anniversaire.

Mariam A. TRAORé

 

Source: Essor

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