La mort d’un jeune accidenté du nom de Hamidou Diacbelou, pollue l’atmosphère dans la cité des Balazans. Les résultats de l’autopsie effectuée à la demande du Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Ségou, viennent de blanchir les policiers du commissariat du 1er arrondissement.
La nuit du 29 octobre 2017 aux alentours de la Salle Meruba, le jeune Hamidou Diacbelou sur sa moto Jakarta, renverse la petite Kadidia Dagnon, un déficiente auditive. Sur le champ, les deux personnes perdent connaissance et sont transportées à l’hôpital par la Protection Civile. Les policiers du commissariat du 1er arrondissement de Ségou sont appelés pour faire le constat avant d’amener la moto dans les locaux de la police. Par la suite, ils se rendent à l’hôpital pour relever l’identité des accidentés. Au passage des enquêteurs, le jeune Hamidou qui était en état d’ébriété selon le rapport de la protection civile, avait repris ses esprits et a été confié à la police par les médecins. C’est dans ces conditions qu’il est conduit dans les locaux du commissariat. La police découvre sur lui une petite quantité de chanvre indien. L’inspecteur de permanence essaie en vain, de joindre les parents de Hamidou. C’est ainsi qu’il décide de garder à vue le jeune jusqu’au lever du jour.
A son arrivée le matin, le commissaire Mohamed Lamine Cissé constate que le jeune Hamidou n’est pas dans un état normal et ordonne de recontacter ses parents. Cette fois-ci, le téléphone sonne et c’est sa mère qui répond à l’appel. Elle est informée de la situation de son fils et est priée de se rendre au commissariat. Elle s’est fait accompagner par l’un de ses parents, le chef d’agence de l’antenne d’une banque. On leur donnera toutes les informations nécessaires et ils rentrent à la maison avec Hamidou. Vers le soir, le jeune accidenté est conduit à l’hôpital car son état de santé s’est aggravé. Et c’est là que les médecins constatent qu’il a une blessure à la tête que ses longs cheveux n’ont pas permis de détecter lors de son premier passage. Malheureusement, le jeune décède un peu plus tard. L’un de ses parents retourne à la police pour dire au commissaire Cissé qu’il aurait appris à travers la ville, que les policiers ont maltraité son neveu. Une façon de faire porter le chapeau à la police. Une telle déclaration ne pouvait que surprendre un officier de police judiciaire très sensible à la protection des droits de l’homme. Le commissaire Mohamed Lamine Cissé réfute les arguments du parent de Hamidou et lui exige d’apporter les preuves de ses déclarations.
Il va alors se plaindre chez le Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Ségou qui avait déjà été informé de l’accident. Pour lever tout doute, le responsable du parquet ordonne une autopsie du corps de l’accidenté afin de déterminer les causes exactes de sa mort. Les résultats de l’autopsie, tombés le 10 novembre dernier, concluent que le jeune Hamidou est décedé suite à un traumatisme crânien. En un mot, le sang a coagulé dans son cerveau. Ce résultat cadre avec les premiers éléments recueillis par la Protection Civile qui a établi une chute du motocycliste sur la tête lors de l’accident. Les enquêtes menées par la Direction régionale de la police de Ségou sur instruction de la Direction générale de la police ont abouti aux mêmes résultats.
En attendant les résultats de l’enquête toxicologique, l’autopsie blanchit le commissaire Mohamed Lamine Cissé et ses hommes dont les actions dans le cadre de la lutte contre le banditisme sont appréciées par les populations.
Bintou Diarra
Le Challenger