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Mort d’un soldat français au Mali : “L’opération Barkhane est de plus en plus difficile”

Comment se passe l’opération Barkhane depuis l’installation de la junte au pouvoir à Bamako ? Alors qu’un soldat français a perdu la vie vendredi 24 septembre au Mali lors d’une opération contre les djihadistes, Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, explique sur Europe 1 qu’il n’y a pas de regain de tensions dans la région mais des difficultés de négociation avec Bamako. 
INTERVIEW

Huit ans après leur arrivée au Sahel, les forces françaises font face à de nouveaux enjeux sur le terrain. Alors qu’un 52e soldat, le caporal-chef Maxime Blasco, a perdu la vie vendredi 24 septembre dans le cadre de l’opération Barkhane, Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, explique au micro de Thierry Dagiral comment l’arrivée au pouvoir de la junte à Bamako a complexifié la relation avec le gouvernement.

Pas de changement militaire

Le décès du caporal-chef Maxime Blasco, vendredi 24 septembre, dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali, ne s’explique pas par un regain de tensions dans la région. ” Malheureusement, on apprend à chaque fois dans les combats que la guerre tue”, a déploré Dominique Trinquand dans une interview pour France Info. “Le métier que font nos soldats sur le terrain est particulièrement dangereux malgré toutes les précautions qui sont prises”, a-t-il ajouté avant d’expliquer au micro de Thierry Dagiral, sur Europe 1, qu’il n’y avait pas eu de regain de tensions dans la région. “Il n’y a pas de changement militaire. Les soldats maliens, nigériens et burkinabés combattent toujours”, souligne-t-il.

Des négociations difficiles avec Bamako

L’installation de la junte au pouvoir à Bamako a en revanche complexifié les négociations avec le nouveau gouvernement malien. “L’opération Barkhane est de plus en plus difficile politiquement”, assure l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU. “Parce que Bamako est en train, après le coup d’Etat, d’envisager un accord avec la société paramilitaire russe Wagner qui loue ses soldats et ses services. Cela poserait un problème important. Il n’y a pas de place possible pour ces mercenaires entre les soldats réguliers, comme les soldats français, européens et africains”. Une vision partagée par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui a déclaré que le déploiement de ces mercenaires serait “incompatible” avec le maintien au Mali des troupes françaises.

Réorganisation de l’opération Barkhane

C’est dans ce contexte tendu qu’intervient la réorganisation de l’opération Barkhane, décidée par Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat souhaite réduire le nombre de troupes dans la région d’ici 2023, à 2.500 hommes contre plus de 5.000 aujourd’hui. Selon Dominique Trinquand, la détermination de la France dans son combat contre le terrorisme reste néanmoins “entière”. “Il restera 2.500 soldats, avec des moyens considérables, des drones, des hélicoptères et des avions”, explique-t-il. “Et il faut aussi rappeler que les forces européennes s’engagent sérieusement et en masse. Je crois que l’engagement est total”. L’exécutif français a en effet convaincu plusieurs pays européens de s’engager au Mali. Bamako a donc les cartes en main : “Il va falloir que le Mali choisisse très rapidement. Soit des alliés fiables qui combattent à leurs côtés, soit des mercenaires qui y vont pour le gain”.

Source: europe1
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