Des manifestations menées en la matière, en plus de la médiation du syndicat autonome des magistrats (SAM) et le syndicat libre des magistrats(SYLIMA). Mais la population mécontente reste catégorique sur sa position. Autorités coutumières comme jeunes, ils sont unanimes sur le départ du substitut du procureur qu’ils jugent « responsable » de la mort d’un parmi eux. Au cours d’une manifestation récemment tenue pour la circonstance, un vieux représentant le chef de village de Kita précisait ceci au gouverneur : « Toute la ville est en colère à cause de la mort pitoyable du jeune boucher. Cela est dû par le fait qu’il a été maltraité, voire torturé en prison avant son décès. Ce qui nous a choqué ». Exprimant son ras-le bol, le porte-parole soulignait que la population ne s’attaque ni aux édifices publics, ni à une personne, et ne brûle pas non plus de de pneus sur les voies publiques. « Mais nous demandons pacifiquement deux choses au gouverneur à savoir : l’autopsie du corps du défunt ; et la prise de tous les moyens possibles pour que le juge Haidara quitte la ville de Kita », indique le porte-parole. Et d’ajouter : « Nous voulons vraiment que le juge Haidara qui a torturé ce défunt en prison nous cède la ville de Kita. Nous n’avons que ces deux doléances à soumettre à vous, le gouverneur ».
Au nom de la jeunesse, des précisions ont été également faites. « Ce que le tribunal de Kita fait aujourd’hui n’est pas admissible. C’est l’Etat qui paie le personnel, mais nous dénonçons à visage découvert que nous n’avons qu’un marché de nos jours à Kita », ajoute un représentant des jeunes qui ne cessait de dire ceci : « Des interventions ont été pourtant faites par les jeunes pour la libération du défunt avant son décès en prison ». Lesquelles interventions ont, selon lui, nécessité la paie de 150.000F aux juges. Par le fait qu’un juge n’avait pas eu sa part, poursuit-il, cet argent n’a pas suffi, les jeunes ont également payé 5.000F, pour ladite libération. En dépit de tout, le juge Haidara s’est opposé à la libération du défunt, disant qu’il portera plainte à son encontre au cas où il sera libéré, témoigne cet intervenant. « C’est ainsi que Nafia Diarra dit M’Bouyé s’est retourné en prison, où il a été tombé malade. Après avoir été au centre de santé de Kita, les médecins ont montré que Niafa mourra, lorsqu’il retourne en prison sans être soigné. Mais le juge Haidara a préféré enfermer le jeune jusqu’à son décès en prison », explique le porte-voix qui dit haut et fort : « Qu’on ne se leurre pas, le juge Haidara est responsable de cette mort. Il est venu ici il n’y a pas longtemps, mais nous disons qu’il est mauvais ».Et de préciser que ladite manifestation était un avertissement pour demander le départ du juge
A Kita, ajoute un autre, on n’entend le nom du juge Haidara que dans des dossiers sales, voire dans des affaires d’argent. Toutes les preuves ont été établies pour montrer au juge que le jeune mourra, lorsqu’il retourne en prison. Mais hélas, le juge lui a coffré, va-t-Il raconter. D’après lui, le nom du jeune boucher n’a jamais été cité dans une quelconque affaire sale à Kita. « Il était à sa toute première comparution devant le tribunal », indique-t-on. Tous unanimes, les habitants ont un message clair : « ce qui doit se passer va se passer, mais le dernier mot est que le juge Haidara va quitter cette ville ». La question : c’est comment en est-on arrivé là ? Selon les informations, Nafia était un jeune boucher connu de tous à Kita. C’est à ce titre qu’il acheté un bélier à 75.000F avec un certain Mohamed Dembélé. Quelques jours après, les précisions ont montré qu’il s’agissait d’un bélier volé. Les deux personnes ont été alors placées sous mandat de dépôt, le 1er avril, par le tribunal. L’audience était fixée au 22 juin prochain. Ainsi, en date du 27 mai dernier, les deux syndicats des magistrats ont tenté des médiations qui n’ont pas abouti, selon nos renseignements. Certes le premier ultimatum donné au juge Haidara pour quitter la ville de Kita a expiré la semaine dernière, mais les populations insistent, malgré les interventions des syndicalistes, sur le départ « pure et simple » de l’incriminé.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali