Depuis quelques années, on assiste à une montée des sentiments anti-français dans certains pays francophones entrainant des réactions de la France. Ce phénomène ne traduit-il pas la difficulté que l’ancienne métropole rencontre dans ses anciennes colonies avec la présence d’autres partenaires ?
Une réalité qui dénote un réel malaise, face à laquelle les autorités françaises tentent d’escamoter en évoquant officiellement des raisons farfelues.
Ces derniers temps, les intérêts français sont devenus la cible des manifestants dans beaucoup de pays anciennement colonisés par la France.
C’est le cas au Sénégal, en mars 2021, lors des manifestations pour exiger la libération de l’opposant Ousmane Sonko, des jeunes s’en ont pris à des entreprises françaises dans le pays.
Egalement, le 8 mai 2021, des entreprises françaises ont également été visées par des jeunes, qui manifestaient contre la junte, qui a pris le pouvoir au Tchad après la mort du président Idriss Déby Itno, en avril 2021.
Ces saccages des entreprises françaises traduisent les sentiments anti-français, qui s’est développé, ces dernières années dans beaucoup de pays anciennement colonisés par la France.
En effet, la France est régulièrement accusée de pillage des ressources de ses anciennes colonies avec la complicité des dirigeants de ces pays. Voilà pourquoi, de plus en plus, beaucoup d’Africains, notamment des jeunes, victimes collatérales de cette exploitation, appellent à un nouveau type de partenariat avec d’autres grandes puissances économiques.
Au Mali, après le coup d’Etat du 24 mai 2021, une manifestation a été organisé par des jeunes pour demander une intervention militaire russe aux cotés de l’armée malienne afin de combattre les djihadistes dans le pays.
« Depuis l’indépendance du Mali, la Russie est un pays qui a toujours accordé une place de choix à la coopération avec notre pays. Sous le Président Modibo Keita, nous avons eu une satisfaction dans notre coopération avec la Russie. Aujourd’hui, la Russie est le seul pays, qui peut aider le Mali à sortir de la domination française », affirme Adama Diarra, membre du Mouvement « Yèrèwolo » Débout sur les remparts.
En réaction à cette montée des sentiments anti-français, les autorités françaises suspendent souvent leur coopération avec certains pays évoquant officiellement d’autres raisons.
La preuve : le jeudi 3 juin 2021, le Président français, Emmanuel Macron, a suspendu les opérations conjointes de la France avec l’armée malienne dans la lutte antiterroriste.
« Je ne resterai pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimé démocratique ni de transition », a déclaré le président français, Emmanuel Macron dans une interview accordée au JDD le 30 mai 2021.
De l’avis de nombreux observateurs, les vraies raisons de cette suspension sont la multiplication des manifestations pro-russes et la nomination d’un Premier ministre, qui a ouvertement accusé la France d’être à l’origine du conflit au Mali.
De même, en 2020, les manifestations du M5-RFP, le mouvement contestataire à l’origine de la chute du Président IBK, ont brandi des banderoles portant des messages hostiles à la présence de la France au Mali.
Le lundi 7 juin dernier, la France a également annoncé le gel de son aide budgétaire et la suspension de sa coopération militaire avec la Centrafrique.
« A plusieurs reprises, les autorités centrafricaines ont pris des engagements qu’elles n’ont pas tenus, tant sur le plan politique envers l’opposition que sur le comportement vis-à-vis de la France, qui est la cible d’une campagne de désinformation massive en RCA. Les Russes n’y sont pas pour rien, mais les Centrafricains au mieux sont complices de cette campagne », affirme le ministère français des Armées.
Par ailleurs, le Gabon, qui est l’un des partenaires privilégiés de la France en Afrique Noire, veut se tourner vers le Commonwealth dont les membres sont presque tous d’anciens territoires du Royaume-Uni.
« C’est un tournant historique. Ce choix vise à diversifier les partenaires économiques du Gabon pour son développement durable », a indiqué le président gabonais, Ali Bongo, lors d’une visite à Londres le mois dernier. Lire la suite sur aumali…
Diamouténé
Source: l’indicateur du renouveau