A peine avais-je fini d’écrire sur la “diversion” érigée en mode préféré de gestion, que les piètres stratèges du royaume déguisé d’Ibkland, nous ont donné la plus grosse preuve en nous asphyxiant – médiatiquement – avec la sortie d’un livre dont la seule chose que j’ai retenue est la présentation de Impitoyable Premier comme Dieu sur terre, se pavanant sur son tapis rouge de prédilection, alors que tous les indicateurs de son royaume sont au rouge : insécurité galopante, la Communauté Internationale qui tape sur la mollesse du gouvernement à propos de l’application du torchon d’Alger, la misère noire qui terrasse ses sujets, etc. Il fallait faire diversion avec ce livre de conte de fées pour endormir le bébé qui refuse de s’assoupir.
Finalement, cela s’appelle se divertir soi-même car, au fond, personne n’a été dupe. Dans un langage plus vulgaire on dirait que cette entreprise a fait flop !!!
Bref, aujourd’hui, je souhaite vous entretenir d’une autre facette de Ibkland: le mélange des genres se traduisant par la confusion totale entre l’Exécutif, le Judiciaire, le Législatif et les…. MÉDIAS. Ceci a tellement prospéré, qu’en définitive, on ne sait pas trop qui est qui car, n’importe qui fait n’importe quoi, dans une parfaite impunité et insouciance.
Par exemple, quand tu vois le Président de l’Assemblée nationale, n’oublie pas que tu t’adresses aussi au père de la femme du fils du Président de la République. Et que ce célèbre beau fils est aussi le Président de la Commission de Défense de l’Assemblée nationale, alors qu’au moment de sa nomination, il n’avait même pas accompli un quelconque service militaire ou même jamais tiré un seul coup de fusil. Il y a, aussi, un Ministre de la Défense mais il ne faut pas être très futé pour savoir à qui s’adresser quand tu veux traiter, très efficacement, des affaires de Défense car ce Président de l’Assemblée national est, aussi, le Dauphin Constitutionnel du Chef de l’État. Des exemples comme celui-ci foisonnent dans ce régime à tel point que le slogan de campagne du candidat IBK, “Le Mali d’Abord” est devenu “Ma Famille d’Abord” car, on le sait, les Maliens ont un redoutable sens de l’humour noir.
Ne sois pas surpris de voir, à New York, un Ministre présider une cérémonie, en lieu et place du Ministre titulaire du portefeuille en question et qui, lui, est resté au pays, contre son gré. Et gare à ce ministre qui ose protester car il est, immédiatement, foutu à la porte du gouvernement. Récemment même on raconte, sans donner la moindre preuve mais avec beaucoup d’indices fournis par une actualité rocambolesque de 2 fauteuils pour 2 présidents “élus” au même poste, qu’un ministre veut jeter l’éponge car dessaisi de “son” dossier.
C’est à cause du même mélange de genre que tu vois les cahiers scolaires, à l’effigie de candidats, déclarés ou pas, à des élections aux postes politiques, qui sont, gaillardement, distribués dans les écoles.
Quand un opérateur économique étranger veut venir investir au pays, il a intérêt à savoir à qui s’adresser, en premier, au risque de voir son projet voué à l’échec, à l’avance.
Alors qu’aucune campagne politique officielle n’est ouverte, les moyens de l’État sont, ouvertement, utilisés pour battre campagne, donc aux frais de la princesse, alors qu’une subvention substantielle est, en même temps, votée pour aider les partis politiques afin de battre campagne mais selon des règles bien précises.
Dans le domaine de la Rébellion, il vaut mieux, aussi, savoir à qui s’adresser pour discuter car, tantôt, il est rebelle, tantôt, il partage un copieux méchoui avec Impitoyable Premier dans le Royaume Céleste.
Ce qui se dessine, dans un avenir proche, est que tous les masques vont tomber et les vraies batailles vont commencer, dès la proclamation des premiers résultats de l’élection présidentielle. Car, en ce moment, aucune hypothèse ne sera à écarter d’office, tous les coups seront permis car la vraie jeunesse – celle qui n’est pas téléguidée et qui vit, de plein fouet, les effets néfastes de cette politique de pilotage à vue semant désolation et misère – entrera en action.
Mountaga Touré
Source: L’ Aube