Le roi du Maroc Mohamed VI se rend ce mardi 18 février au Mali, première étape de sa tournée africaine, avant la Guinée-Conakry et le Gabon. Mohamed VI s’était déjà rendu au Mali en septembre dernier, pour l’investiture d’IBK. Cette fois-ci, il doit y rester cinq jours. Une visite aux thématiques multiples.
Mohammed VI arrivera à Bamako au son de 21 coups de canon. Il sera accueilli à sa descente de l’avion par le président Ibrahim Boubacar Keïta en personne. Car cette visite d’État est « le summum des visites », assure un proche de la présidence malienne. Bamako s’est parée aux couleurs du royaume et les drapeaux marocains flottent déjà dans la capitale.
Cette visite stratégique doit permettre de renforcer la coopération entre les deux États.
Le souverain marocain se rend au Mali entouré d’une centaine de personnes. Des ministres, des chefs d’entreprises… Il doit signer avec IBK pas moins de neuf accords, conventions ou protocoles de coopérations économiques dans des secteurs aussi variés que la santé, l’aviation ou encore la gestion de l’eau.
Vendredi, Mohamed VI ira prier à la grande mosquée de Bamako. Son allocution devant l’Assemblée nationale a finalement été annulée « peut-être pour des raisons de sécurité ».
Imposer sa marque
Avec cette tournée, Mohammed VI cherche à imposer sa marque et son style en Afrique de l’Ouest. Il arrive au Mali en tant qu’entrepreneur aguerri. Publiques comme privées, soutenues par leur roi, les entreprises marocaines cherchent à accentuer leur influence dans la région. La reconstruction du Mali, avec plus de 3 milliards d’euros d’aide promis, est la priorité du moment.
Mais si l’aspect économique est important, M6 veut également désormais accroitre son influence politique, diplomatique sur le continent. En cherchant à doubler l’Algérie sur la médiation entre Bamako et les groupes armés du nord du Mali, le souverain prend une place que le royaume chérifien n’a jamais occupée dans le passé.
Mohammed VI se pose également en représentant spirituel. Après avoir signé en septembre dernier un accord portant sur la formation de 500 imans maliens, un second accord du même type devrait être paraphé avec la Guinée-Conakry. L’islam modéré que le roi marocain représente s’oppose de fait avec l’islam radical représenté notamment par les mouvements jihadistes présents du nord du Mali à la Libye. Si les moyens financiers ne sont pas comparables et les tempéraments bien différents, M6 s’installe à sa manière dans l’espace laissé vide par Mouammar Kadhafi.