C’est un technocrate qui a été nommé Premier ministre, dimanche 6 juillet, par le président Macky Sall en remplacement d’Aminata Touré.
Mohamed Dionne, 54 ans, était ministre auprès du président Macky Sall, chargé du suivi de l’exécution du Plan Sénégal émergent. Ingénieur en informatique de formation, diplomate de carrière, Mohamed Dionne a été le directeur de cabinet de Macky Sall quand celui-ci était Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale. Il est ensuite parti à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), où il a notamment dirigé le département Afrique. Le président Macky Sall l’a fait revenir à Dakar il y a quelques mois pour lui confier le suivi du tout nouveau Plan Sénégal émergent, qui est un peu le Plan Marshall pour faire décoller l’économie sénégalaise.
Mohamed Dionne est donc choisi pour sa maitrise des questions économiques, sa rigueur et sa proximité avec le chef de l’Etat. « Ces deux hommes, quand ils croisent leurs regards, ils se comprennent », explique l’un des proches du nouveau Premier ministre. Une personnalité très différente d’Aminata Touré, limogée vendredi après sa défaite électorale aux élections locales du 29 juin. « Ce n’est pas un homme de fer, précise ce proche, il sait se montrer diplomate, conciliateur, mais c’est un homme de décision. »
Un non-événement, pour le PDS
Selon Amadou Sall, le membre du comité directeur du PDS, la formation de l’ancien président Abdoulaye Wade, cette nomination est un non-événement, la preuve avant tout de la fébrilité du pouvoir. « C’est le troisième Premier ministre nommé en deux ans, dans des conditions particulières, s’insurge-t-il. On a changé trois fois de ministre de l’Agriculture, deux fois celui des Finances, trois fois le ministre de l’Intérieur […], cela signifie quelque part que nous sommes dans une énorme impasse ».
Pour celui qui fut ministre lors du gouvernement précédent, le président Macky Sall « ne sait pas où il va, ce qui est inquiétant, pour une économie qui ne marche pas, pour un pays menacé à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières, par des islamistes qui sont un peu partout dans la sous-région. »
Rfi