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Modibo Keita premier ministre : Et alors ?

Sa Nomination est à l’origine de controverses dans certains milieux. Pourtant, à y voir de près, l’homme pourrait être celui de la situation, au regard des exigences de l’heure.

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Comment décrire le Mali d’aujourd’hui ?

Un pays à la croisée des chemins, se relevant difficilement des turbulences après le coup d’état absurde de 2012, l’occupation jihadiste, les scandales de la première année vacillante de la gouvernance IBK.

 

UN DIAGNOSTIC DRAMATIQUE

Dire que le pays va mal est un doux euphémisme.

La classe politique, décrédibilisée, s’enfonce dans des pratiques qui ternissent encore plus son image déjà fortement négative. Les derniers exemples, pour ne citer que ceux-là, sont les actes posés par Iba N’DIAYE qui vire à l’Urd et Oumarou  Ag Ibrahim qui fonce avec armes et bagages au RPM. Une transhumance de hauts responsables qui, pour leur propre intérêt changent de casquette sans l’avis de leurs mandants. La résultante est qu’aujourd’hui, la politique rime avec intérêt personnel et des notions comme le militantisme et le patriotisme sont absolument dépassées, voire ringardes.

Au niveau de l’Administration publique, cela ne va guère mieux. Du fait de sa politisation à outrance, l’Administration a perdu ses valeurs d’intégrité et de compétence. Le népotisme, le clientélisme et une corruption endémique gangrènent une Administration au seul bénéfice des princes du jour.

L’école, la justice, la santé en pâtissent, au grand dam  de populations qui ne savent plus à quel saint se vouer.

L’insécurité, aujourd’hui plus grande au Sud qu’au Nord avec braquage en plein jour, attaques à mains armées, viols de femmes par des porteurs d’uniformes, devient le  lot quotidien favorisé par une impunité endémique.

Si à tout cela,  on ajoute la perte de valeurs sociales, le député sexagénaire pris en flagrant délit sexuel avec une fille mineure dans une voiture 4X4 en pleine rue étant l’illustration récente, il est à se demander où va le Mali.

 

Le comble est la banalisation de ces  pratiques malsaines, comme si le malien devenait blasé.

 

L’INDISPENSABLE SURSAUT

 Le Mali se doit de relever la tête, pour éviter de sombrer définitivement.

La responsabilité incombe d’abord au Président IBK, élu avec un score à la soviétique et dont la côte aujourd’hui serait dramatique. Se tromper était  grave au regard du contexte du Mali pos-électoral de 2013, mais perdurer dans l’erreur serait tout simplement diabolique de sa part.

 

Dire  qu’il n’a pas été aidé par  nombre de ceux en qui il a placé sa confiance pour un gouvernement digne des ses ambitions pour le Mali est une vérité de LaPalisse.

Doit-il pour autant continuer à puiser dans les listes de partis politiques aujourd’hui incapables de placer  l’intérêt national au dessus de ceux partisans et /ou claniques ?

L’expérimentation de la jeunesse à la Primature a t- elle été suffisamment heureuse pour la perpétuer ?

La gravité de l’heure n’exige t- elle pas qu’il faille recourir à l’expérience, la compétence, la rigueur pour renouer avec les fondamentaux d’une gestion orthodoxe de l’Etat ?

Puisque les politiciens n’ont pas pitié du Mali, pourront-ils avoir pitié de lui, IBK, pour lui permettre de réussir le contrat moral avec le peuple  malien qui voyait en lui le dernier rempart  contre l’hallali ?

 

UNE PAUSE SALVATRICE

Le moins qu’on puisse dire est que les deux premiers gouvernements de IBK n’ont pas réussi véritablement à lancer le train de reformes pour le nouveau départ que tous les maliens et amis du Mali attendent depuis son avènement à la magistrature suprême.

 

Il est vrai qu’il lui est également difficile d’ignorer les sollicitations du RPM qui revendique la Primature,  lorsque lui-même a été finalement imposé à un Alpha Oumar KONARE par une ADEMA alors première force politique.

 

Mais, les limites du choix entre Dr TERETA et le jeune Mahamane BABY, noms les plus cités dans la presse comme futur Premier Ministre, pose la problématique de la maturité du parti pour ce poste où IBK ne peut plus se permettre de se tromper, dans l’intérêt supérieur du Mali.

 

 

Il nous paraît dès lors indispensable que IBK porte le choix sur un homme politiquement peu coloré, ayant une maîtrise totale des rouages et du bon fonctionnement de l’Etat, et connaissant parfaitement une masse critique de cades compétents pour une conduite efficiente de l’Administration.

Il lui faut aussi ménager une pause d’au moins deux ans pour que les grands commis de  l’Etat puissent réparer des dégâts d’une gestion politicienne qui a atteint des limites graves.

 

Mr Modibo KEITA, dont la nomination semblerait effective, pourrait être l’homme orchestre d’une restauration de l’Administration publique malienne.

 

Qu’il soit identifié par le Président Moussa TRAORE qui en a fait son Ministre, confirmé par le président Alpha Oumar KONARE qui en fera  son dernier Premier Ministre, sollicité par le Président Amadou Toumani TOURE qui lui confiera la présidence des Etats Généraux sur la corruption, appelé encore par le président IBK pour être son représentant spécial pour les pourparlers  inter-maliens sur la crise du Nord ne sont que témoignages de ses qualités d’homme d’Etat. Son âge, qui semble rebuter certains, n’est que la garantie d’une grande expérience dont le Mali a aujourd’hui cruellement besoin pour cette phase de stabilisation cruciale, à l’issue de laquelle IBK aura loisir d’installer à Koulouba un homme du RPM, comme le demande la pratique démocratique.

 

Alors, à nous tous maliens, conscients de la nécessité d’un sursaut patriotique, d’aider cet homme dont la réussite sera celle de tous, car réussite du Mali.

 

  Fidèle DIALLO

   Administrateur Civil

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