Au Cameroun, pas de répit dans la zone de combat contre les islamistes de Boko Haram. Après la violente attaque du camp militaire d’Achigachia qui a vu l’entrée en scène, pour la première fois, de l’aviation militaire, deux soldats sont décédés lundi et deux autres gravement blessés après que leur véhicule a sauté au contact d’une mine sur la route Amchide-Kolofata près de la frontière avec le Nigeria.
C’est la hantise du moment pour l’état-major camerounais. Comment contrer les nuisances de Boko Haram dont le harcèlement est grandissant dans le grand nord du pays ? Le groupe terroriste ne recule devant rien dans la guerre ouverte contre les forces de défense camerounaises. Alors après avoir longtemps hésité à engager son aviation dans les combats, Yaoundé s’y est finalement résolu. Une décision qui est intervenue suite au siège momentané du camp militaire d’Achigachia de dimanche dernier.
Si dans ce cas, les tirs des chasseurs bombardiers ont permis de repousser l’ennemi, la région est toujours en proie à une très forte insécurité. Les troupes au sol, qui mènent l’essentiel des combats depuis plus de six mois, doivent désormais composer avec une difficulté supplémentaire : les mines et les engins explosifs, disséminés par les jihadistes nigérians sur les pistes qu’empruntent les forces de défense.
Yaoundé croit savoir que l’ennemi essaie par ce moyen de réduire la mobilité de ses troupes sur le terrain. Le chef d’état-major des armées a fait le déplacement en urgence dans la zone des combats, investi d’une mission d’évaluation des nouvelles formes de menaces et de la définition des nouvelles stratégies opérationnelles. L’une des questions est de savoir si le Cameroun va continuer à se cantonner à la défense de ses positions ou alors va passer lui aussi, résolument, à l’offensive.
Source: RFI