Dans la mouvance du 08 mars, Journée internationale de la Femme, nous avons rencontré Niamoye Touré, une jeune femme entrepreneure. Elle a commencé le métier de l’évènementiel il y a de cela 5 ans. «C’est un métier passionnant pour moi», dit-cette femme qui est parvenue à se faire une place remarquable dans le domaine de l’évènementiel.
Aujourd’hui-Mali: Pouvez- vous nous présenter votre entreprise ?
Niamoye Touré : EllEvent est une société spécialisée en évènementiel. Nous offrons des solutions évènementielles à nos clients. Nous prenons en charge l’intégralité de l’organisation des évènements, c’est-à-dire de l’identification d’un espace à la décoration, aux supports de communication, à la restauration, aux hôtesses et tout ce qui permet d’organiser efficacement un évènement. Dans notre entreprise, on a des logistiques évènementielles que nous proposons aux entreprises, à l’Etat et aux particuliers. Nous menons beaucoup d’évènements. EllEvent a su, avec les années, se faire une certaine crédibilité. Nous sommes une équipe dynamique. Nous sommes tous des jeunes de 22 à 33 ans.
Comment expliquez- vous le nom ”EllEvent” et pourquoi le choix de ce nom ?
EllEvent parle de la femme. Elle est synonyme de féminité, d’élégance de raffinement. C’est cette touche féminine. Elle représente toutes ces femmes braves et battantes qui ont su, avec les années, s’émanciper, se prendre en charge et qui s’affirment au quotidien.
Comment vous est venue l’idée de la création de cette entreprise ?
Au début, vu que j’ai fait des études en langues, j’ai d’abord créé une société qui s’appelait “Langora” où on faisait des traductions. La communication est un métier que j’ai aimé depuis mon enfance. Je voulais devenir journaliste au départ. J’ai fait des études en journalisme et communication. Après mes stages, j’ai découvert que c’est un univers passionnant. J’ai commencé à m’intéresser particulièrement à la décoration. J’ai suivi des formations dans ce domaine. J’ai modifié ma société “Langora” en “EllEvent”. L’évènementiel n’est pas un domaine comme les autres. Chaque évènement a sa particularité, donc ce n’est pas un métier dans lequel on s’ennuie. On apprend chaque jour et on rencontre des personnes qui nous inspirent.
Réussir à créer son entreprise et la faire prospérer est un véritable parcours de combattant actuellement au Mali où l’entreprenariat est moins soutenu. Alors, quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontées ou que vous rencontrez en tant qu’entrepreneuse ?
Les débuts sont toujours difficiles car on est confronté à des problèmes de financement et aussi notre entourage ne nous encourage pas parce que les gens ont peur de l’inconnu. Je travaillais dans une structure médicale où je touchais un salaire confortable. Quand j’ai quitté ce travail pour être autonome, les gens se posaient beaucoup de questions. En plus des difficultés, les gens doutent beaucoup pour la première fois, mais quand le travail est bien fait, c’est en moment qu’on gagne leur confiance. Quand on croit en ce qu’on entreprend, on se donne les moyens de réussir. L’environnement économique joue sa partition aussi parce que ce n’est pas toujours facile avec les banques qui ne prennent pas de risques avec les jeunes entrepreneurs, donc il faut fonctionner sur fonds propres. Avec les années, les choses commencent à évoluer.
Qu’est-ce qui vous démarque des autres entreprises dans ce domaine ?
Notre particularité est, qu’aujourd’hui, nous sommes la seule entreprise qui soit capable d’organiser un évènement de A à Z avec une équipe composée de passionnés de l’évènementiel qui travaillent d’arrache-pied pour la satisfaction des clients. Ce qui est une obligation. L’entreprise évolue et tout se passe bien pour nous.
Quels sont vos projets en tant que jeune entrepreneuse ?
Actuellement, nous sommes en train de développer le parc logistique parce que pour pouvoir faire face à beaucoup de demandes, il faut avoir beaucoup de logistiques. Chaque année, je vais à Paris pour le salon de l’évènementiel. Là, j’ai commandé beaucoup de matériels qui doivent arriver en avril prochain. On a les stands d’exposition qui arrivent également. Par la suite, on va organiser une journée portes ouvertes pour que les clients puissent voir et concevoir eux-mêmes leurs évènements, à partir d’une variété de logistiques qu’ils auront choisies eux-mêmes.
Avez-vous un message à l’endroit de vos sœurs par rapport à l’entreprenariat ?
Je dirai que rien n’est impossible pour celui qui veut réussir dans la vie. Je dirai à mes sœurs que nous sommes dans un monde qui évolue, les mentalités ont également évolué. Il faut que les femmes croient en elles-mêmes, parce que tout est possible quand on a confiance en soi et il faut aussi avoir l’amour de ce qu’on fait, accepter de souffrir un moment, persévérer, parce que c’est un parcours de combattant. Aujourd’hui, les femmes font mieux que les hommes car ce n’est pas facile d’être une femme. La femme est polyvalente, elle s’occupe de son foyer, de son travail et d’elle-même. La société malienne ne favorise pas les femmes en terme d’emploi parce qu’elle pense que les hommes sont les plus intelligents, donc du coup, les femmes sont marginalisées. On pense que les hommes peuvent prétendre à certains postes et qu’ils sont meilleurs par rapport à nous. Je ne suis pas d’accord, moi je pense que ce sont plutôt les femmes qui sont les meilleures.
Propos recueillis par Marie DEMBELE
Source: Aujourd’hui-Mali