Le 20 décembre 2024 restera un jour marquant dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Ce jour-là, l’Armée malienne, grâce à une série de frappes aériennes ciblées, a infligé de lourdes pertes aux groupes armés terroristes (GAT) opérant dans la région de Bandiagara. Une douzaine de terroristes ont été neutralisés, et de nombreuses infrastructures logistiques utilisées par ces groupes ont été détruites. Cette opération, qui fait suite à plusieurs attaques contre des populations civiles dans les villages alentours, a été saluée comme une réponse nécessaire face à la montée en puissance de ces organisations criminelles.
Des frappes aériennes décisives
Bamada.net-Les informations, relayées par la Direction de l’Information et des Relations publiques des armées (DIRPA), révèlent qu’une importante opération militaire a été lancée dans l’après-midi du 20 décembre, suite à des attaques perpétrées par les GAT contre les villages de Banguel Toupé et Iriguli, situés à environ 35 km au nord-ouest de Bandiagara. Ces attaques avaient pour but de semer la terreur parmi les populations locales, déjà fragilisées par l’instabilité récurrente dans la région.
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Les frappes aériennes ont été menées avec une grande précision, ciblant les terroristes en pleine retraite après avoir commis des exactions contre des civils. Ces derniers ont été surpris par l’aviation malienne, qui a non seulement éliminé plusieurs membres des groupes armés, mais a aussi détruit six motos utilisées pour leurs déplacements. L’efficacité de l’intervention aérienne a permis de réduire l’impact de ces groupes sur les civils et d’entraver leur capacité à mener de nouvelles attaques.
Des saisies importantes à Koro
Dans un autre volet de l’opération, la brigade territoriale de gendarmerie de Koro a réalisé une saisie significative dans la journée du 21 décembre 2024. Trois tricycles transportant des bidons d’essence destinés aux groupes terroristes ont été interceptés. Cette prise est d’autant plus cruciale que le carburant est un élément clé dans la logistique des GAT, leur permettant de se déplacer sur de longues distances tout en échappant aux forces de sécurité. Cette saisie contribue à affaiblir leurs capacités opérationnelles et démontre l’efficacité des forces maliennes dans le combat contre le terrorisme.
Le bilan humain tragique des attaques terroristes
Malheureusement, malgré ces succès militaires, la journée du 20 décembre a également été marquée par des pertes humaines tragiques. Selon plusieurs sources locales, dont le président de la Jeunesse Ginna Dogon, Bocari Guindo, 26 civils ont été tués dans une série d’attaques menées par des terroristes dans plusieurs villages de la région de Bandiagara. Ces attaques ont touché des localités comme Bourari dans la commune de Lewol Géou, Madina dans la commune de Kendié, ainsi que Banguel, Irguelou, Gaza, Massaségué et Sonfounou. Le bilan humain des violences est lourd, avec 15 morts à Bourari, 5 à Gaza, 4 à Madina et 2 à Banguel Toupé Singuel.
Les attaques ont également provoqué des dégâts matériels considérables. À Massaségué, un village a été entièrement incendié, bien que les pertes humaines aient été évitées. Dans d’autres villages comme Sonfounou, les habitants ont dû fuir avant que les terroristes n’incendient les maisons. Ces actes de violence gratuite viennent rappeler l’ampleur du défi auquel les forces maliennes doivent faire face pour protéger les populations locales des exactions des groupes armés.
Une réponse nécessaire mais insuffisante
Malgré l’efficacité des frappes aériennes et des saisies opérées par les forces maliennes, le bilan tragique des attaques du 20 décembre 2024 témoigne de la résilience des groupes armés terroristes et de la persistance de la menace dans certaines régions du pays. Ces derniers continuent d’exploiter la vulnérabilité des zones rurales pour semer la terreur et déstabiliser la population civile.
Les autorités maliennes, soutenues par leurs partenaires internationaux, continuent de renforcer leur dispositif de sécurité dans les régions touchées par ces violences. Les forces de défense et de sécurité, bien que renforcées, restent néanmoins confrontées à un ennemi mobile et déterminé, dont les attaques visent non seulement à affaiblir l’État, mais aussi à semer la division parmi les communautés locales.
Un avenir incertain mais déterminé
La lutte contre le terrorisme au Mali, et plus largement dans la région du Sahel, est un combat de longue haleine. Si les frappes aériennes et les saisies récentes sont des succès importants, elles ne suffiront pas à éradiquer la menace. Une solution durable nécessite une approche globale, incluant la stabilisation des zones affectées, la réconciliation entre les communautés et un renforcement continu des capacités des forces de défense et de sécurité. La coopération régionale et internationale, ainsi que l’engagement des populations locales, seront également essentiels pour triompher de cette menace persistante.
La détermination des autorités maliennes à poursuivre la lutte contre le terrorisme est indéniable. Toutefois, les événements tragiques du 20 décembre rappellent que la guerre contre les terroristes est loin d’être gagnée et que des efforts continus sont nécessaires pour sécuriser les populations et restaurer la paix dans le pays.
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Cette analyse des événements récents dans la région de Bandiagara souligne à quel point la lutte contre le terrorisme au Mali est un enjeu crucial pour l’avenir du pays et de ses habitants. Les frappes militaires, bien qu’efficaces, ne suffiront pas à résoudre un problème aussi complexe qui touche directement la stabilité régionale et la sécurité des citoyens. Il est impératif que la communauté internationale, aux côtés du gouvernement malien, continue de soutenir les efforts en matière de sécurité et de développement pour un Mali plus stable et résilient face à la violence terroriste.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net