L’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye a abrité jeudi, vendredi et samedi, un atelier de débriefing post-déploiement de l’Equipe d’intervention d’urgence de la CEDEAO (EIUC/EERT). Durant cet atelier de trois jours, les participants ont analysé les interventions humanitaires de la CEDEAO au Mali. Ils ont aussi tiré les leçons du déploiement de l’EIUC/EERT qui visait à appuyer les efforts de réhabilitation des services essentiels et assurer une aide à nos compatriotes touchés par la crise politico-sécuritaire.
La mission déployée au Mali, la première du genre de la part de la CEDEAO, est composée de médecins, policiers, juristes, spécialistes des questions de réfugiés, sapeurs-pompiers et ingénieurs. Avant leur déploiement, ces cadres avaient reçu une formation intensive organisée par la Commission de la CEDEAO en collaboration avec les agences du Système des Nations unies.
La rencontre de la semaine passée a permis de déterminer les forces et faiblesses de l’exercice, de voir dans quelle mesure les objectifs fixés à chaque expert ont été atteints, d’examiner les questions administratives et opérationnelles relatives au contenu du document d’accompagnement de l’EIUC/EERT ainsi qu’aux procédures sur le terrain.
A l’issue des travaux, les participants ont formulé plusieurs recommandations, dont la clarification de l’autorité de tutelle de l’EIUC, la création d’une base de données et d’un réseau EIUC, la mise en place d’un système d’alerte précoce.
Ils ont préconisé la constitution d’un kit de terrain, l’élaboration et l’adoption d’un code de conduite pour les membres EIUC, l’organisation de formations d’experts.
Il est aussi suggéré à la CEDEAO de tenir compte des spécificités individuelles lors de la composition des EIUC et du choix du chef d’équipe, de planifier des visites de terrain sur les lieux de déploiement et d’organiser des formations sur les six domaines clefs de gestion d’urgence aux EERT avant leur déploiement.
En ouvrant les travaux de cet atelier, le secrétaire général du ministère du Travail et des Affaires sociales et humanitaires, Amadou Rouamba, avait rappelé que notre pays a connu de mars 2012 à août 2013 une situation d’instabilité politico-militaire et sécuritaire ayant entraîné une fragilisation de ses institutions et un mouvement massif des populations des régions du Nord vers les Etats voisins et l’intérieur du pays.
De son côté, le commissaire chargé des affaires sociales et du genre de la CEDEAO, le Dr Fatimata Dia Sow, avait assuré de la volonté de l’organisation sous-régionale de travailler avec le gouvernement et les partenaires techniques et financiers en vue d’aider les personnes affectées. «Cette initiative de développer une capacité régionale apte à rendre des services humanitaires aux populations de l’espace CEDEAO se trouvant dans le besoin est pertinente, mais le plus important est que les membres de l’EIUC soient à la disposition de leurs gouvernements et constituent une ressource très importante pour leurs différents pays et communautés en situation de détresse», dira-t-elle. La Commission de la CEDEAO, a indiqué le Dr Fatimata Dia Sow, s’active à améliorer sa stratégie humanitaire globale dans le cadre de la mise en œuvre de la politique en la matière adoptée en 2012 par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement.
Les membres de l’équipe avaient été déployés à Bamako, Gao, Mopti et Tombouctou ainsi qu’auprès du bureau local du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), l’une des structures impliquées dans l’opération en même temps que le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Unicef, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que la Croix-Rouge.
Le représentant de OCHA, Lucien Simba, a salué la réussite de cette première mission de l’équipe EIUC/EERT avant de réaffirmer le ferme engagement de l’organisme onusien à entreprendre d’autres projets communs aux côtés de la CEDEAO en vue de réduire les risques liés aux catastrophes naturelles ou anthropiques.
Anne-Marie KEÏTA