La mission d’observation de l’Union européenne a rendu public son rapport final sur l’observation des dernières élections législatives au Mali. En tout, ce document comporte trente recommandations en vue d’optimiser le processus électoral malien dans le but de mieux préparer les prochaines consultations, notamment les élections communales attendues dans les prochains mois. Notons que c’est la chef adjointe des observateurs, Maria Espinosa, qui a présenté ce rapport au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Radisson en compagnie de l’Ambassadeur Richard Zink, chef de la délégation de l’UE au Mali.
De prime abord, l’Union européenne a salué ce qu’elle qualifie comme un succès » indéniables » des dernières élections législatives. Mme Espinoza a noté que celles-ci se sont déroulées dans des conditions de » transparence, de sincérité et de légitimité incontestables « .
Elle a aussi mentionné que ces élections à l’instar de la présidentielle ont eu lieu dans le calme et sans incident. Maria Espinoza a rendu hommage à tous les acteurs qui ont contribué à la réussite de ce processus notamment le ministère de l’Administration territoriale, la délégation générale des élections, le PAPEM…
Par ailleurs, l’UE a également relevé quelques insuffisances, mais qui ne sont pas de nature à entacher la crédibilité ou la garantie du scrutin. La mission déplore en effet l’absence de plafonnement et de contrôle des dépenses de campagne et elle dénonce l’insuffisance de la sécurisation du transport du matériel électoral sensible. Elle a donc appelé à des mesures pour observer les financements pendant cette période.
L’UE a également point du doigt les difficultés des procédures entourant les activités de la cour constitutionnelle. Il s’agit notamment du recensement général des votes et la non-publication en ligne des résultats définitifs publiés par la Cour. Une méthode qui selon elle, est indispensable pour garantir la traçabilité des voix. Elle a rappelé que pour les résultats partiels ce travail est effectué par le ministère de l’Administration territoriale, mais que ceux-ci n’ont pas une base juridique.
S’agissant de la couverture médiatique, le rapport salue le rôle des médias qui ont couvert librement les élections. Si pour le secteur public les conditions de l’égal accès des candidats et partis politiques ont été respectées, tel n’est forcément pas le cas pour la presse privée en raison du coût. Raison pour laquelle plusieurs candidats ont fait recours à d’autres formes de communication notamment le porte-à-porte. Signalons que les recommandations formulées dans ce rapport s’adressent également aux autorités.
La mission les appelle à pérenniser la transparence et de la traçabilité des résultats provisoires et définitifs désagrégés par Bureau de vote, leur mise à disposition immédiate par internet, le toilettage approfondi de tous les textes légaux régissant les élections, l’actualisation et le renouvellement du fichier biométrique.
Dans ce rapport, l’UE demande aussi l’harmonisation des textes législatifs relatifs au processus électoral ainsi que la création d’une grande structure permanente au sein du ministère de l’administration territoriale chargé de l’organisation des élections. Reste maintenant à savoir si ces recommandations seront prises en compte par les autorités du pays lors des consultations électorales à venir.
Massiré DIOP
Source: L’Indépendant