Enfin, nous y sommes ! Mission de soutien au Mali ou commando onusien pour en imposer au Mali ? Derrière les discours vertueux, les approches s’entrechoquent et les solutions pas toujours des plus partagées.
La Mission de l’ONU, officiellement mandatée pour venir « soutenir son représentant » et non appuyer le Mali dans ses efforts de stabilisation, devra user de toutes ses ressources diplomatiques pour convaincre les Maliens, à commencer par le premier d’entre eux, de remettre sur la sellette le Mouvement sectaire et raciste, comme seul et unique interlocuteur du dialogue qu’elle qualifie elle-même d’inclusif.
Les temps, au Mali, ont changé ; les responsables et les responsabilités avec. Celui qui est aux commandes du bateau-Mali n’a rien à voir, en terme de légitimité, de
responsabilité et d’attentes légitimes de ses compatriotes, avec son ainé, le Pr Dioncounda TRAORE, qui pouvait puiser dans le vocabulaire des libérateurs : « Le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations c’est certainement le MLNA… ».
Pour lui, des raisons évidentes obligent, Ansardine étant disqualifiée et exclu du dialogue « quel que soit par ailleurs le masque que certains d’entre eux ont décidé de porter désormais » et la MIA n’étant qu’une « histoire » qui « ne correspond à rien du tout. C’est parce que la peur a changé de camp qu’aujourd’hui, ils essayent d’échapper à leurs responsabilités ».
Si l’essentiel, pour Dioncounda, était de pure forme (le MNLA comme seul interlocuteur à la condition qu’il « renonce (du bout des lèvres) à toutes ces prétentions territoriales », celle que lui dictaient les circonstances et les rapports de force, pour le président IBK, la question est de fond et force doit rester à la légalité internationale et aux principes reconnus par tous :
1. La souveraineté du Mali, pleine et entière dans ses frontières internationalement reconnues, et son intégrité territoriale reconnue par tous suivant la résolution N°2100 du conseil de sécurité.
2. L’obligation aux groupes armés (dont le MNLA) d’être cantonnés et désarmés avant l’ouverture de tout dialogue, sous contrôle de la communauté internationale.
3. L’usage de force armée qui doit être le monopole exclusif de l’État souverain du Mali.
Sans ces préalables, comment peut-on obliger l’État souverain du Mali à prendre langue avec un groupuscule qui continue, depuis Ouaga, de narguer et de provoquer le peuple du Mali ?
Les autorités maliennes, à commencer par le président IBK, en totale phase avec l’ensemble du peuple malien, disent Oui au dialogue, mais à la condition que :
1. Le dialogue aboutisse à une décentralisation plus poussée (pourquoi pas la régionalisation) et non à l’indépendance ou à l’autonomie d’une partie du territoire
2. Le dialogue soit inclusif, totalement inclusif, pour regrouper tous les interlocuteurs, toutes les communautés dont le devenir se joue sur cette partie du Mali qui n’est ni le monopole ni la propriété privée des irrédentistes et des secteurs du MNLA.
3. Le dialogue soit une approche malienne, décidée par le Mali, conduit par le Mali, à l’intérieur du Mali, pour l’intérêt de la nation malienne.
4. Ce dialogue soit précédé du désarment et du cantonnement de tous les groupes armés, y compris le MNLA.
Et pour que chacun le comprenne, que nul n’en ignore, comme le disent les juristes, le président du Mali, au nom du Mali et en parfait accord avec tous les Maliens, dit qu’il veut bien le dialogue, mais un dialogue franc, sur des bases solides et de vérité, un dialogue à même de sortir son pays de la spirale de l’irrédentisme, du sectarisme et du racisme entretenus par une poigne d’apatrides qui continuent d’agiter le spectre de l’homme bleu persécuté par des Nègres sauvages.
Le président du Mali, au nom du Mali et en parfait accord avec tous les Maliens, dit oui à une décentralisation poussée, mais niet à l’indépendance ou à l’autonomie revendiquée par le seul MNLA qui ne représente que lui-même et, hélas, avec la complaisance de certains partenaires.
C’est pourquoi, le président du Mali, au nom du Mali et en parfait accord avec tous les Maliens, avec la charte des Nations-Unies et la résolution 2100 du Conseil de sécurité, refuse d’engager le dialogue avec un groupe encore armé.
Parce que le Mali est et reste souverain et entier à l’intérieur de ses frontières, le président du Mali, au nom du Mali et en parfait accord avec tous les Maliens, dit que le dialogue inclusif est un problème malien, entre les Maliens (y compris le MNLA s’il s’inscrit dans la dynamique nationale et républicaine) et doit par conséquent être conduit par les Maliens et à l’intérieur du Mali souverain.
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD
Source: Info-matin