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MISE EN PLACE D’UNE TRANSITION APRÈS LE PUTSCH DU 18 AOÛT: « Notre crainte est que le cerveau de ce putsch est un haut gradé de l’armée proche de la France »

Nous voulons la démission non-négociable du président IBK ! » Chose demandée chose faite ! Après plus de trois mois de tractations et de contestations contre le président Ibrahim Boubacar Keita et son régime, Mahmoud Dicko et ses acolytes du M5-RFP ont semble-t-il finit par obtenir ce qu’ils voulaient. Cette démission tant attendue par ces derniers et qui aujourd’hui est contestée par les mêmes personnes semble être un cadeau empoisonné pour ceux qui se voyaient déjà à la tête de l’Etat.

Comme le dit un célèbre proverbe, « l’homme propose, Dieu dispose ». Pendant plusieurs semaines d’affilées les membres du M5-RFP et Mahmoud Dicko se sont battus becs et ongles pour obtenir ne serait-ce qu’une partie du pouvoir. Les uns réclamaient la démission du président à l’amiable les autres celle du premier Ministre ; les deux revendications ayant pour but final une prise de pouvoir et un contrôle total de l’appareil d’Etat. En effet, selon le plan du M5-RFP, une démission de IBK à l’amiable aurait conduit à une transition dirigée par un civil de leur choix venant de leur rang. Quant à Mahmoud Dicko, son bon vouloir était d’obtenir le poste de premier Ministre pour l’un de ses poulains afin d’avoir une main mise sur la gestion du gouvernement et s’assurer que les choses seraient faites selon ses désirs. Hélas, il semblerait que chacune deux parties ait omis la présence d’une puissance externe voulant elle aussi imposer son « homme ».

La France qui depuis belle lurette est contestée par les populations maliennes et même par l’Imam de Badalabougou, a pris le dessus sur tous les pronostics. C’est dans l’ombre et avec un plan digne d’un scenario de film américain que le pays de De Gaulle a réussi à mettre à terre les ambitions d’hommes politiques et religieux. Il fallait bien s’y attendre, les intérêts sont à préserver quitte à faire couler celui qui les a préservés jusque-là au profit d’un autre plus imposant.

C’est à travers un rapport très controversé rédigé par des experts de l’ONU que la goutte d’eau a réussie à faire déborder le vase. Il fallait connaitre le point sensible qui n’est autre que l’armée et faire basculer les choses au moment le plus propice. L’armée depuis le premier mandant d’IBK est au cœur des préoccupations de tout un chacun, car sans elle pour nous défendre, ou serions-nous ? Alors il fallait mettre dos à dos les mêmes éléments d’une même équipe. Il fallait réussir à créer la fronde au sein de cette armée qui comme l’a dit IBK lors de sa démission

«  dès l’abord, dès ma première mission de chef du gouvernement de ce pays, je suis convaincu de l’effort fabuleux qu’il fallait mettre en œuvre pour donner corps et vie à l’armée malienne »

raison pour laquelle ces sept dernières années l’armée s’est vue accordée le plus gros budget pour son fonctionnement ; même si il faut le dire , ces fonds ont été lâchement détournés au profit de hauts gradés. D’où l’étonnement d’IBK de voir ces mêmes militaires lui porter un poignard au dos. Mais il fallait s’y attendre, car le point focal avait été trouvé.

 Le Général Moussa Diawara chef de la sécurité d’Etat et bras droit de longue date du président IBK était la cible à abattre. Comment rester stoïque en sachant que pour quelques poignées de francs CFA, l’homme fort du régime IBK laissait crouler sous les balles ses confrères sur le champ de bataille ? Une trahison que nul homme de tenue ne pourrait accepter.  La corde sensible était choisie. Et en l’espace de quelques jours, les jeux étaient faits. Ce rapport qui malgré plusieurs tentatives de communication pour démentir les faits a fait son effet.

Au troisième jour, les choses étaient déjà mises en place pour faire partir le président et tout son régime. Il le fallait, car aucun politicien du M5-RFP et surtout pas un religieux anti-français ne pouvaient mener à bien les missions de sécurisation des intérêts français.

Aujourd’hui après ce coup bien préparé, bon nombre de politiciens se rendent comptent qu’ils ont peut-être perdu la chance d’avoir un bout de pouvoir et de siéger dans un gouvernement à nouveau. Car comme l’a dit Kaou Djim, porte-parole de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko « IBK n’aurait jamais dû accepter que cette histoire finisse entre les mains des militaires ».

COUP D’ETAT CONSOMMÉ ET VICTOIRE POUR L’ARMÉE

Selon une source très proche des négociations pour la mise en place d’une transition en bonne et due forme, le M5-RFP même s’il sera consulté risquerait de ne pas voir un de ses membres venir à la tête de la transition. En effet, cette même source nous a confié

« Le problème, et ce qui nous fait réellement peur, est que le cerveau derrière ce coup d’état est un haut gradé de l’armée très proche de la France ». Jusqu’à mercredi, il était annonce par le CNSP que « le pouvoir sera remis au peuple et que la transition sera dirigée par un civil ».

Mais hier lors d’une conférence de presse, ces derniers ont annoncé que la transition pourrait être dirigée par un civil ou un militaire. Comme quoi à bien y réfléchir, beaucoup feront comme Mahmoud Dicko et retourneront à leurs occupations d’antan.

AWA TRAORE

NOUVEL HORIZON

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