Le processus de mise en place du Conseil national de transition (CNT), organe législatif de la Transition en cours, pose de sérieux problèmes. Car, les militaires tiennent à se tailler la part du loin dans le partage des postes clés. Plus d’un mois maintenant, les tractations se font remarquer entre la classe politique et les membres de la junte du 18 août 2020.
Dernier organe à mettre en place dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route dégagée à l’issue des assises nationales, le CNT est à son tour au centre de toutes les convoitises. Mêmes les plus illégitimes ; c’est-à-dire, du côté des militaires aussi. A vrai dire, au plan politique et juridique, les tombeurs du régime d’IBK ne devaient opter pour la présidence de cet organe qui doit rester d’office à l’aile politique des mouvements sociaux à l’origine du renversement du pouvoir de Bwa. Surtout que les départements de l’Administration territoriale, la Défense, la Sécurité et la Vice-présidence de la Transition leur sont tous revenus. Même la Présidence de la Transition, c’est à un militaire et un proche parent de l’un des putschistes qu’elle a été attribuée de façon quelque peu floue. Bien sûr, il n’y a aucun doute par rapport au critère d’intégrité du vieux Bah N’Daw. Il est unanimement reconnu comme un homme de rigueur et de principes au plan sociopolitique. Reste à savoir, donc, pourquoi la désignation et l’installation des futurs membres du CNT tardent à se finaliser. Selon des sources concordantes, c’est le simple fait que la junte tient à imposer Malik N’Daw, un des siens, à la présidence de cet organe. Le poste étant électif au plan interne, les militaires tiennent à s’adjuger là aussi le quota le plus élevé au détriment de la classe politique et de la société civile. Or, logiquement, s’il y en avait de logique en politique, ce poste devait revenir de droit au M5. Ne serait-ce que pour consoler son aile politique pour les efforts stratégiques déployés ayant permis aux militaires de parachever l’œuvre des populations civiles qui ne tenaient qu’au départ du régime d’IBK à la tête du pays.
Le jeu en vaut la chandelle ; car la charte confère au CNT tous les pouvoirs législatifs et parlementaires durant ces dix-huit mois de la Transition. Il s’agira, entre autres, de l’initiative de la révision de la charte reviendra au président de la Transition et au tiers des membres du CNT. Cet organe jouera aussi le rôle de l’Assemblée nationale dans le cadre des réformes prévues dans la feuille de route de la Transition et dans le cadre des futures élections générales
Son président devant être élu par ses pairs. D’où, nombreux sont des acteurs politiques qui pensent que le Cnsp, qui mise sur tous les postes clés de la transition, tient à ce que la présidence de cet organe revienne au IIe Vice-président de la junte. Parviendront-ils encore au détriment des civils ? Attendons voir !
Maïmouna Diallo
Source: malicouramedia