L’Hôtel de l’Amitié abrite, depuis hier, mercredi 4 mars, les travaux d’un atelier de réflexion sur l’élaboration d’un concept et d’une stratégie nationale de Police de proximité au Mali. Organisée par l’Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), avec l’appui du Commissariat à la Réforme du Secteur de la Sécurité, en coordination avec les différents ministères concernés et avec l’appui de l’Institut des Etats-Unis pour la Paix (USIP), cette activité réunit les forces de Défense et de Sécurité ainsi que des acteurs de la justice. Elle vise à accorder les violons autour de l’élaboration d’une stratégie nationale de police de proximité dans notre pays.
Ouvrant les travaux, le Commissaire à la Réforme du Secteur de la Sécurité, le Général M’Bemba Moussa Kéïta, ancien chef d’Etat-major des Armées, a rappelé les maux dont souffre le Mali. Il a cité le terrorisme, les actes de grand banditisme et de criminalité transfrontalière organisée, notamment le trafic de drogue, des armes et le trafic illicite faunique.
A l’en croire, ces maux constituent une menace à la viabilité même des Etats. Ce qui, à ses yeux, justifie l’importance et l’opérationnalisation de la Police de proximité. Laquelle, à long terme, devrait contribuer à limiter les risques d’endommagement physique et social des communautés ainsi que d’éviter l’effondrement total des collectivités.
Il a tenu à rappeler que le concept de » Police de proximité » trouve ses fondements au Mali dans le projet politique de 2014 du Président IBK. Selon lui, c’est ce dernier qui a pris l’initiative de Réforme globale du Secteur de la sécurité pour « assainir et organiser l’environnement de notre sécurité « . C’est dans ce cadre que des progrès ont été réalisés, notamment : l’adoption par le ministère de la Sécurité et de la Protection civile du Plan-cadre pour l’amélioration du lien de confiance entre les forces de sécurité et la population, pour la période 2018-2021 ; l’expérimentation réussie sur le terrain de plusieurs initiatives de sécurité collaborative ; l’amorce de l’élaboration d’une définition consensuelle du Concept de la « Police de proximité « .
Pour lui, ce concept s’artité au sein même de sa communauté. Pire, d’aucuns estiment que cette présence pourrait même constituer une menace pour les habitants de Fatoma, qui étaient jusqu’ici à l’abri des attaques depuis fort bien longtemps. On se rappelle de l’attaque meurtrière que le village de Ogossagou, dans le cercle de Bankass, avait subie, le 23 mars 2019, où plus de 160 personnes de la communauté peules y ont été tués. Parmi les victimes, au moins plus d’une dizaine était des hommes armés appartenant à la milice de Sékou Boly. Leur présence n’a pas permis de freiner cette effusion de sang ni de sécuriser les pauvres populations. On se souvient que durant cette période, il a fait une vidéo pour dire que ses hommes étaient à Ogossagou en cantonnement pour attendre le démarrage du DDR spécial de Mopti. C’est à croire que sa milice n’est constituée que d’éléments cherchant uniquement à bénéficier des avantages du DDR. Pourtant, il justifiait que parmi ses hommes figurent d’anciens terroristes qu’il a retirés des mains de Koufa. cule autour d’une mission confiée à la police et aux autres forces en charge de la Sécurité, destinée principalement à contrer la criminalité transfrontalière, le trafic d’êtres humains, la cybercriminalité, la radicalisation et le terrorisme, à apaiser les relations entre la population et la police, à créer un climat de confiance mutuelle dans un environnement sécurisé.
De son côté, l’ambassadeur des USA au Mali, Dennis B. Hankins, a salué cette initiative que son pays soutient. Il a aussi invité les participants à une meilleure prise en compte de la dimension Genre sur les questions relatives à la sécurité. Avant d’insister sur une bonne répartition de la justice et une lutte implacable contre l’impunité pour redonner confiance aux populations.
Des propos largement partagés par le représentant du ministre de la Justice, Aliou Badara Koné. Selon ce dernier, » la Justice et la Sécurité sont les mamelles d’un même corps ». Il a salué la tenue de cette session visant à doter notre pays d’une stratégie nationale de police de proximité. Cela, en vue de mieux faire face aux défis auxquels le Mali est confronté, qui sont notamment d’ordre sécuritaire.
Il a aussi remercié les plus hautes autorités pour avoir doté la Justice d’une Loi d’Orientation et de Programmation, adoptée en décembre dernier, visant à permettre de mettre à la disposition de ce secteur des moyens suffisants pour répondre aux attentes des citoyens durant les quatre années à venir.
Pour lui, en renforçant ses capacités opérationnelles, la justice devra jouer tout son rôle quant à l’impérieuse nécessité de rendre justice aux victimes de la crise malienne. Enfin, il a tenu à encourager le Commissariat à la Réforme du Secteur de la Sécurité afin qu’il persévère davantage dans la même dynamique, pour permettre à la structure d’atteindre les objectifs qui lui sont fixés.
A la fin de cette rencontre de quarante-huit heures, les participants auront les bases d’une stratégie nationale de police de proximité qui définit la vision, les principes, les axes stratégiques et la méthodologie à adopter pour permettre une collaboration franche et efficace entre les forces de Défense et de Sécurité et les populations.
Massiré DIOP
Source : l’Indépendant