Dans le cadre de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, un grand retard a été observé par rapport au chronogramme établi. Nombreux sont les observateurs qui ne comprennent pas pourquoi le DDR peine à se mettre en place.
Et bien ! Cette fois-ci, tout indique que c’est bien parti. En effet, suite aux progrès réalisés sur le plan politique et institutionnel, les regards sont tournés vers la Commission Nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CNDDR), dirigée par l’ancien ministre Zahabi Ould Sidy Mohamed. Avec l’engagement de ce dernier, sa détermination et sa compétence que même ses adversaires lui reconnaissent, les lignes commencent à bouger.
Créée par le décret N° 2015-0894/P-RM du 31 décembre 2015, conformément aux dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali en ses articles 18, 19 et 20, la CNDDR a respecté tout le processus prévu par l’Accord : Mise en place des structures et antennes régionales ; formations adéquates au personnel et l’inclusivité, ont été, entre autres, actions menées.
« A la date du 14 septembre 2018, un total de trente-deux mille neuf cent huit (32 908) Ex-combattants repartis entre vingt-neuf mille vingt-huit (29 028) hommes et trois mille huit cent quatre-vingt (3 880) femmes ont été enregistrés, dont treize mille dix-neuf (13 019) candidats à l’intégration et quatre mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit (4 998) postulants à la réinsertion. Les autres indécis, soit quatorze mille huit cent quatre-vingt-onze (14 891) ex-combattants enregistrés n’ont opté, pour le moment, ni pour l’intégration, ni pour la réinsertion.
Lors des prochaines opérations de cantonnement, chaque combattant éligible au programme aura l’opportunité de confirmer ou d’infirmer son choix définitif par rapport aux deux options offertes. Quant à l’ensemble de l’armement enregistré, il se compose de cinq mille neuf cent quarante-trois (5 943) PM, trois mille sept cent trente-six (3736) carabines, neuf cent quatre-vingt-dix (990) mitrailleuses, quatre cent soixante-treize (473) pistolets, deux cent vingt-cinq (225) roquettes, quatre cent quatre-vingt-dix (490) armes lourdes, six (6) missiles 122,4 mm, trente-neuf (39) IED, trois mille cent soixante-dix-sept (3 177) grenades, deux cent un (201) obus, quatre-vingt-cinq mille sept cent quatre-vingt-dix (85 790) munitions de petit calibre », nous a expliqué le coordinateur de la CNDDR, Zahabi Ould Sidy Mohamed.
Ces chiffres, selon lui, « sont incomplets pour le moment, dans la mesure où certains mouvements signataires ont notifié à la CNDDR que le complément de la liste de leurs combattants est en cours de finalisation et qu’il lui sera remis d’un moment à l’autre. Il reste entendu que le processus de la fourniture des listes des combattants des mouvements devrait prendre fin le 15 Octobre 2018, afin de permettre le début des opérations de cantonnement qui ne concernera que les éléments enregistrés par les mouvements au niveau de la Commission DDR ».
Enfin, rappelons que le Désarmement et la Démobilisation s’effectueront sur les huit (8) sites de cantonnement construits par la MINUSMA à Likrakar, Ber, Tessalit, Fafa, Ilouk, Tabankort, Tin Fadimata I et Tin Fadimata II, en plus des deux (2) autres sites bâtis par le Gouvernement malien à Gargando et à Ténenkou. L’ensemble de ces sites sont quasiment achevés avec récemment la réalisation par la MINUSMA des travaux complémentaires pour renforcer la sécurité de chaque périmètre de camp, suite aux leçons tirées de l’attentat contre les installations du MOC de Gao. La MINUSMA et la CNDDR ont également pré-positionnés à Gao et à Mopti tous les équipements de couchage et autres accessoires pour l’opérationnalisation de chaque camp, y compris des groupes électrogènes pour l’alimentation des différents centres en électricité.
A suivre
El Hadj Chahana Takiou
Source: 22 Septembre